À l’occasion des Septièmes Assises de la Coopération et du Mutualisme, les représentants agricoles ont rappelé l’importance du modèle coopératif, face au défi de l’indépendance alimentaire.
Les Septièmes Assises de la Coopération et du Mutualisme se sont tenues à Paris, le 5 avril 2023. À cette occasion, Arnaud Gaillot et Dominique Chargé, respectivement présidents des Jeunes Agriculteurs et de la Coopération agricole, ont abordé, avec d’autres intervenants, le thème de la gestion des grands risques à venir.
Le modèle coopératif est adéquat face aux crises actuelles
Durant le congrès, les porte-parole du monde agricole se sont exprimés sur la question des enjeux de la sécurité alimentaire par temps de crise. Dans ce contexte, « le modèle coopératif est pertinent pour relever le défi de la souveraineté alimentaire car il est le seul à faire le lien entre la production et la consommation » a déclaré Dominique Chargé.
« Le modèle coopératif est pertinent pour relever le défi de la souveraineté alimentaire car il est le seul à faire le lien entre la production et la consommation », témoigne @ChargeDom, aux 7ème assises de la coopération et du #mutualisme. pic.twitter.com/xAp0SJqBgG
— La Coopération Agricole (@lacoopagricole) April 5, 2023
Dans un monde en perte de stabilité et marqué par la fin de l’abondance, la nécessité de devoir bientôt nourrir 9 ou 10 milliards d’humains représente un enjeu de taille. Le président de la Coopération agricole a précisé que les coopératives fournissent à l’heure actuelle 70 % de la production agricole et 40 % de l’agroalimentaire en France. Il s’agit donc d’un secteur vital qui a permis d’organiser, stabiliser et moderniser l’activité agricole sur les territoires. Et ceci, en dépit d’une perception parfois en demi-teinte de ce modèle, également traversé par une crise du désengagement de ses adhérents.
L’agriculture un bien commun à préserver
Le taux de l’inflation de 15 % entre 2022 et 2023 dans le secteur alimentaire, selon l’Insee, souligne l’importance du rôle des agriculteurs dans un monde à nouveau en proie aux pénuries et à des tensions économiques exacerbées. » Le Covid a provoqué une prise de conscience que l’alimentation n’était pas un bien acquis et que les pénuries pouvaient intervenir » constate Arnaud Gaillot des JA. En parallèle, la guerre en Ukraine a quant à elle soulevé la question de la dépendance alimentaire vis-à-vis des autres pays. Un temps mal aimé, et victime d’agribashing, le monde agricole retrouve sa place centrale. « L’opinion publique a mieux compris avec les différentes crises que l’agriculture est un bien commun qu’il faut savoir préserver » affirme Thierry Blandinières, directeur général de l’union de coopératives agricoles Invivo. Néanmoins, les nouveaux défis climatiques et géostratégiques rendent nécessaire une mutation du secteur afin de répondre aux enjeux de la souveraineté alimentaire.
Une transition agricole et écologique nécessaire
L’un des défis majeurs du milieu coopératif agricole est de gagner en compétitivité en vue de nourrir les populations dans les meilleures conditions. « L’agriculture doit produire plus, mieux et durable » assène Thierry Blandinières. Au-delà de l’adaptation nécessaire aux nouvelles contraintes climatiques, la maîtrise de la chaine alimentaire constitue un enjeu fondamental pour le futur de l’agriculture. La réussite de ce modèle repose sur l’importance de la régulation de la production et la juste rémunération des producteurs.
En conséquence, une mutation du monde agricole se révèle indispensable pour mieux contrôler le secteur, du stade de la production à la livraison au consommateur final. « L’investissement dans l’aval et dans la distribution afin de maîtriser toute la chaîne de valeur est la prochaine étape » estime Dominique Chargé.