Draguignan : week-end sous le soleil de l’art


Dans Draguignan, résonne la légende d’un dragon qu’aurait courageusement terrassé saint Hermentaire. Le nom de cette commune apparaît pour la première fois en 909 dans le cartulaire (recueil d’actes) de l’abbaye de Cluny, avant d’être associée au comté de Provence et au comté catalan, dont l’union remonte au XIIe siècle. Pillée par des protestants victimes de la Réforme au XVIe siècle, alliée à la Fronde au XVIIe siècle, contaminée par la peste de Marseille au XVIIIe siècle, occupée par les Italiens puis les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale : son histoire est mouvementée !

Au menu de cette escapade : une caillette (charcuterie préparée à base de foie, de gras de porc, de légumes verts et d’herbes…), une daube de bœuf, une tapenade, une fougasse, entre autres spécialités provençales à déguster sous un ciel bleu, mais aussi un patrimoine culturel qui mérite une exploration attentive, du centre historique, à l’Hôtel des expositions du Var, en passant par le nouveau musée des Beaux-Arts. De quoi s’occuper pendant au moins 48 heures. En avant !

JOUR 1

13h15. Visite du centre historique

Rue de l’Observance

Au départ de Paris, il faut compter un peu plus de cinq heures et une correspondance à Marseille, mais le déplacement vaut le détour. Déjeuner, sur le pouce, dans le train permet de se lancer, à peine arrivé, dans la découverte de la ville. Plusieurs itinéraires s’offrent aux voyageurs. Fort d’une dizaine d’étapes, le parcours médiéval, par exemple, mène du couvent des Cordeliers, le plus ancien de Draguignan, à la Porte romaine, où transitaient les marchandises et personnes venues de Fréjus sur la voie romaine, en passant par l’église Saint-Michel, qui a connu plusieurs reconstructions jusqu’au XIXe siècle. Sans oublier, la Tour de l’horloge perchée sur un rocher. Il faut gravir quelque 79 marches pour regagner ce monument historique qui, du haut de ses 24 mètres, surplombe le paysage dracénois. Un point de vue incontournable, rasé en 1659 et reconstruit deux ou trois ans plus tard sur ordre de Louis XIV.

15h30. Immersion dans la chapelle de l’Observance

Chapelle de l’Observance

Chapelle de l’Observance

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Édifice gothique, bâti au XVIe siècle, en partie transformé en bouchonnerie puis en garage à autobus après la Révolution française, acquis par la Ville en 1992, rénové entre 1999 et 2005, la chapelle de l’Observance accueille chaque année près d’une dizaine de spectacles, concerts, festivals et expositions sur l’art, le théâtre, la musique, la mode… S’y cache une Micro-Folie, espace modulable qui, grâce à un réseau de quelque 200 établissements culturels, présente plus de 3 200 œuvres numérisées. Une base de données à consulter en présence d’un médiateur.

16h30. Préparation aux J.O., à l’Hôtel des expositions du département du Var

Facade de l’Hôtel des Expositions

Facade de l’Hôtel des Expositions

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© Nicolas Lacroix / Département du Var

L’Hôtel des expositions du département du Var (HDE) occupe un bâtiment construit en 1890 pour abriter les archives départementales de Draguignan. Si sa façade de style classique a été préservée, des charpentes ont été dégagées et poncées, afin d’accueillir deux accrochages par an dans un espace de 650 m2 réparti sur trois étages. À l’affiche en ce moment : un parcours chronologique intitulé « Défis et sports, de l’Antiquité à la Renaissance » (jusqu’au 24 mars) revient aux origines des Jeux olympiques, de la mythologie grecque aux tournois de chevaliers, en passant par le cirque romain, entre autres. Plus de 160 objets et œuvres (sculptures, tableaux, armures, bas-reliefs, manuscrits, amphores…) ont été réunis pour l’occasion, dont une armure équestre de l’époque médiévale et des pièces de la BnF restaurées, tels trois strigiles (racloirs utilisés pour se nettoyer la peau, notamment après un combat) en bronze et deux manuscrits du XVe siècle. Une mise en jambe idéale avant Paris 2024.

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Hôtel Départemental des Expositions du Var (HDE Var)

20h. Un dîner et une nuit au domaine Rabiega

Le restaurant hôtel Rabiega

Le restaurant hôtel Rabiega

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Après l’effort, même s’il rime en l’occurrence avec le plaisir de découvrir une nouvelle ville, vient le réconfort au domaine Rabiega, baptisé ainsi dans les années 1960 du nom de l’une de ses propriétaires. Ce terrain viticole de 12 hectares, établi au XVIe siècle et à présent détenu par Yohan et Belinda Adell von Corswant, dispose d’une piscine au sel, ouverte d’avril à octobre, de 170 oliviers et de 26 chambres. Certaines jouissent d’une terrasse donnant sur les montagnes du Malmont. L’hôtel va de pair avec un restaurant, le Bistrot Rabiega, dont le chef met un point d’honneur à allier les vins du site (chardonnay, viognier, syrah, cabernet sauvignon, sauvignon blanc, cinsault et grenache) à des plats raffinés, comme en témoigne son menu japonais. La cuvée Clos Dière doit son succès à un sol argilo-calcaire et à Lars Torstenton, le consultant patenté de l’établissement. Le dîner vous a plu ? Rendez-vous au petit-déjeuner pour déguster un assortiment de pains fait maison, des viennoiseries et des boissons chaudes.

JOUR 2

10h. Découverte du nouveau musée des Beaux-Arts de Draguignan

Musée des Beaux Arts

L’ancien palais d’été de Monseigneur du Bellay, acquis par la Ville en 1940, abrite le musée des Beaux-Arts de Draguignan, qui a rouvert ses portes le 16 novembre dernier. Sa fermeture pour travaux a permis la restauration de 90 % de ses collections. Ainsi, la demi-armure d’apparat de François de Montmorency et un papier peint panoramique à décor chinois ont retrouvé leur éclat d’origine. Des « cabinets » se succèdent d’une salle à l’autre, jetant tour à tour un éclairage sur l’art chinois, la création provençale, des curiosités de nature ethnographique, une vingtaine de peintures saisies durant la Révolution française. L’accrochage comprend également une galerie de portraits de préfets dracénois. Des recherches restent à mener sur la provenance de 350 tableaux. L’institution espère trouver, en vue de cet ambitieux chantier, des soutiens financiers. À bon entendeur…

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Musée des Beaux-Arts de Draguignan

12h30. Déjeuner aux Trois Garçons, le trio de choc

Brasserie les Trois Garçons

Brasserie les Trois Garçons

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Derrière une devanture bleu roi, se cachent trois princes de la gastronomie : Dominique Saugnac, Clément Bruno et Hugo Carmona offrent, depuis 2020, une cuisine gourmande et savoureuse à la cité du Dragon. L’œuf mimosa surmonté de truffe râpée, le pot de pâté, le boudin noir, purée et pommes au four, et le dos de cabillaud au beurre blanc comptent parmi les incontournables de la carte cet hiver. Dans la catégorie desserts, le chou parfait praliné sauce chocolat chaud, le Fontainebleau aux pommes noires et la Gourmandise des Trois Garçons arrivent en tête. Un délice !

14h. Le musée des Arts et Traditions de Provence, du culte à la culture

Le musée des Arts et Traditions, au fond la presse traditionnelle de l’huile d’olive

Le musée des Arts et Traditions, au fond la presse traditionnelle de l’huile d’olive

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Ancien lieu de culte, vendu à la Ville de Draguignan en 1973, inauguré en 1985, le musée des Arts et Traditions populaires de Moyenne Provence, plus connu sous le nom de musée des Arts et Traditions populaires (ATP), appartient au réseau des musées de la Dracénie, géré par la communauté d’agglomération dracénoise qui retrace, selon ses propres termes, « la vie des femmes et des hommes ayant façonné les territoires et les paysages varois ». Ce site atypique abrite d’importantes collections d’ethnographie régionale, dont certaines déposées par l’État dans la cité du Dragon. Le premier niveau, y compris le jardin, passe en revue différents savoir-faire, de l’oléiculture à la cordonnerie, tandis que le deuxième s’appesantit sur différents modes d’élevage (moutons, abeilles, vers à soie), de production agricole ou artistiques. On y trouve des peintures murales de la chapelle des Frères découvertes en 1979 ou la restitution d’une cuisine provençale authentique. Le dernier étage accueille, lui, un centre de documentation et des expositions temporaires. La plus récente était consacrée au rugby, sport très pratiqué dans la région.

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Musée des Arts et Traditions de Provence

75 Place Georges Brassens – 83300 Draguignan – 04.94.47.05.72 – [email protected]



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