Ce que veut la génération Millenials 2.0


L’expérience d’une coach

J’accompagne des jeunes depuis plus de vingt ans, notamment dans la recherche de leur orientation et de leur premier emploi.

Je coache également des managers en entreprise, ce qui nourrit ma réflexion sur les rapports entre les jeunes et l’entreprise.

Depuis deux ans, j’observe que certains jeunes écartent fermement le choix d’un poste dans de grandes entreprises, avec des arguments que j’avais envie de partager avec vous.
A vous, parents inquiets, qui traciez une trajectoire pour votre fils ou votre fille, fraichement diplômé(e) d’une école d’ingénieur ou d’une école de commerce, dans un groupe de renom, alors qu’il ou elle rejoint une start-up, une association ou bien vit d’un blog.

A vous, dirigeants et DRH qui vous évertuez à booster votre marketing marque employeur pour attirer les meilleurs jeunes et les fidéliser.

Les jeunes dont je vous parle ont entre 20 et 25 ans, ils appartiennent à la génération Millenials 2.0, ils sont diplômés de grandes écoles, souvent parce qu’ils étaient bons élèves et pour faire plaisir à leurs parents.

Mais, quels sont les arguments de ces jeunes pour expliquer cette forme de répulsion, alors même qu’ils n’ont qu’une connaissance limitée de l’entreprise, un stage tout au plus ?

Ecoutons ce qu’ils expriment

Une vie professionnelle différente de celle de leurs parents

Le temps

« Je veux aller au travail en patinette et je ne veux pas perdre mon temps à faire des slides et des tableaux ! »

Arnaud me parle du temps quantitatif, le temps perdu dans les transports, dans les réunions et les tâches inutiles. Il me rapporte avoir reçu une réponse favorable à sa candidature au bout de six mois, puis des entretiens de recrutement encore trois mois après etc. Le temps de l’idée à sa concrétisation lui est insupportable, car tout est trop long. Arnaud appartient aux digital natives pour lesquels « l’instantanéisme » rend impatient.

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Il a aussi besoin de temps qualitatif afin de se concentrer, de créer, de réfléchir, de s’épanouir, d’apprendre, de laisser son esprit explorer… Arnaud a besoin de liberté et de temps de respiration pour se sentir à l’aise et en confiance dans l’entreprise. La fatigue, l’attente, la présence (au sens du
« présentéisme ») occupent trop de son temps pour être heureux dans un grand groupe. « Mon boss m’a fixé un rendez-vous à 18h, pourquoi rester si tard à attendre ? »

Les lieux

Claire me dit « je suis impressionnée et je me sens mal à l’aise dès que j’entre dans le hall d’accueil d’un grand groupe, au point de commettre des maladresses et de bafouiller ». Grand, haut, banque d’accueil, badges…Les couloirs, les couleurs, la standardisation du décor, le silence des open spaces de travail l’oppressent tout simplement.

L’ambiance du cocon artificiel recréé par des « designers de working place » pour obtenir un lieu de bien-être au travail ne nourrit pas son inspiration ni ses relations avec les autres. Pour Marie, « ces décors » constitués avec soin par des architectes spécialisés manquent d’âme et d’identité, ils sont « modiches » et ressemblent aux espaces de co-working, bref à des espaces de passage loués dans les aéroports.
Claire et Marie préfèrent des lieux plus personnalisés, d’où « on pourrait voir le fil des saisons » et dans lesquels « la vie de chacun apporte une touche humaine ».

Les vêtements

Ah les vêtements, voilà le sujet qui fait l’unanimité !
Pourquoi me déguiser et porter « l’uniforme costume, chemise et chaussures à bout pointu » ? Pourquoi suis-je obligé d’emprunter une apparence sociale standardisée dans les normes de l’entreprise ? Sébastien se sent « jugé sur son apparence » lorsqu’il porte des vêtements décontractés en entreprise, alors qu’il se sent bien ainsi. Il « se sent lui-même ».

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Amélie, qui ne porte que des baskets serait même « prête à porter un tailleur pour un rendez-vous en représentation de l’entreprise et lorsque les circonstances et les codes le nécessiteraient ».

Tous contestent les codes vestimentaires et l’idée de « dépenser de l’argent pour s’habiller en tenue d’entreprise ».





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