Bâtiment d’élevage – Gagner en luminosité, sans faire monter la température


Traditionnellement, les étables étaient conçues pour affronter de rudes hivers, avec des tôles éclairantes installées sur le toit. Si ces installations ont tendance à accentuer la sensation de chaleur, elles peuvent vite virer à la fournaise par temps caniculaire. Avec le réchauffement climatique, les experts conseillent de penser davantage son bâtiment pour l’été, avec des ouvertures latérales.

Eviter le rayonnement thermique

L’inconvénient de ces installations est qu’elles amplifient les amplitudes thermiques. Pour l’observer, il suffit de regarder la répartition des animaux dans le bâtiment lors des périodes chaudes : rares sont les bovins présents dans les îlots de lumière, qui correspondent à des îlots de chaleur. « Un agriculteur avait installé un ventilateur sous les puits de lumière. Même avec les mouvements d’air, les animaux préféraient les zones sombres du bâtiment » se remémore Bertrand Fagoo.

En effet, le rayonnement thermique à l’intérieur des bâtiments augmente la température ressentie de 2°C en moyenne, voire davantage selon la conception de de la stabulation. « Il y a des zones où il y a un rayonnement direct du soleil, et où l’on peut observer jusqu’à 14 ou 15°c de plus par rapport à la température ambiante », insiste l’expert.

Mieux vaut donc privilégier les apports de lumières via les côtés du bâtiment. « On a la chance d’avoir des animaux qui résistent au froid, autant en profiter pour apporter de la lumière. Le réchauffement climatique aide en ce sens ». Et les solutions sont nombreuses :

  • La guillotine : fréquente en bâtiment ruminant, elle permet un apport de lumière latéral ainsi que la ventilation.
  • Les bandeaux horizontaux : ils permettent un apport de lumière diffuse et homogène. En cas d’orientation sud ou ouest, penser à installer des systèmes de couverture pour éviter le rayonnement du soleil couchant. 
  • Les bandeaux verticaux : facile de pose, ce système diffuse la lumière de manière moins homogène que les ouvertures horizontales. Mieux vaut donc les éviter dans les zones de contention ou les salles de traite pour ne pas effrayer les animaux.
  • Le rideaux de ventilation : ils apportent de la lumière, et modulent le flux d’air. C’est également un bon moyen de limiter les rayonnements dans l’étable selon la hauteur du soleil. Privilégier les couleurs claires pour accroître la luminosité dans le bâtiment et éviter qu’il ne chauffe. 
  • Exploiter les pignons : les long pans ne sont pas les seuls à pouvoir être ouverts, il est également possible d’installer des rideaux sur les côtés du bâtiment. 
  • Le décalage de toitures : c’est un bon moyen d’apporter de la lumière par le haut, tout en limitant les rayonnements.
  • Les débords de toiture : les avancées de toit permettent de faire rentrer la lumière et la chaleur l’hiver, lorsque le soleil est plus bas, tout en limitant les rayonnements l’été lorsque le soleil est haut dans le ciel.
  • Le bâtiment ouvert : même s’ils ne conviennent pas à toutes les régions, cette option assure une bonne luminosité à moindre coût.
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Enfin, si la configuration du bâtiment impose la présence d’éléments éclairants en toiture, privilégier les orientations nord et est plutôt que sud et ouest, qui font rentrer le soleil couchant dans le bâtiment. 

Limiter les zones de contraste

Les ouvertures en toiture amplifient également les contrastes lumineux. Or ces derniers sont peu appréciés des vaches. Veiller à proposer une lumière homogène dans les bâtiments d’élevage améliore donc leur confort visuel.

L’œil s’adapte aux changements d’intensité lumineuse par la variation du diamètre de la pupille. Quand les bovins passent d’une zone sombre à fortement éclairée, celle-ci se referme. Ce phénomène est assez rapide, mais la réciproque est moins vraie. Si l’œil humain met 30 secondes pour s’adapter aux baisses de luminosité, les bovins ont besoin de cinq à six fois plus de temps. Les vaches ont donc tendance à fuir les zones où les contrastes lumineux sont importants. 



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