À son procès pour crimes sexuels, Maxwell dépeinte en «maîtresse de maison» d’Epstein


L’ancien majordome du couple dans leur résidence de Palm Beach a raconté jeudi qu’il lui avait été donné pour consigne de ne jamais croiser le regard de Jeffrey Epstein.

À son procès à New York pour trafic sexuel de mineures, Ghislaine Maxwell, ancienne compagne et collaboratrice du milliardaire américain Jeffrey Epstein mort en 2019, a été dépeinte jeudi comme la «maîtresse de maison» du financier, chargée de préserver le secret de ses crimes sexuels.

Juan Alessi, ancien majordome d’Epstein dans sa résidence de Palm Beach en Floride dans les années 1990, a témoigné devant le tribunal fédéral de Manhattan qui juge depuis lundi l’ultra-mondaine Ghislaine Maxwell. La fille du magnat de la presse Robert Maxwell est soupçonnée d’avoir été la «rabatteuse» d’Epstein, pour qu’il exploite sexuellement des jeunes filles mineures entre 1994 et 2004. Si elle est reconnue coupable, la Franco-Américano-Britannique de 59 ans encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Rappelez-vous: vous ne voyez rien, n’entendez rien, ne dites rien, sauf à répondre à une question qui vous est directement adressée. »

Juan Alessi, majordome, évoquant le règlement intérieur de la maison

Juan Alessi, un Équatorien, a raconté aux jurés comment Mme Maxwell avait imposé un nombre «incalculable» de règles très strictes dans la maison de Palm Beach, dont la plus terrifiante interdisait de croiser le regard de Jeffrey Epstein. «Ne le regardez pas dans les yeux, tournez la tête et répondez-lui», se rappelle s’être entendu dire Juan Alessi.

«Rappelez-vous: vous ne voyez rien, n’entendez rien, ne dites rien, sauf à répondre à une question qui vous est directement adressée», énumère une sorte de règlement intérieur de 58 pages de la maison d’Epstein, influent financier new-yorkais accusé de crimes sexuels mais qui s’est suicidé en prison à l’été 2019 avant d’avoir pu être jugé. «NE JAMAIS révéler à quiconque ce que font M. Epstein ou Mme Maxwell», ordonne encore le règlement, selon Juan Alessi, qui a quitté son travail à la fin des années 1990.

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Au procès de Ghislaine Maxwell, une victime raconte comment elle a été agressée sexuellement

Parmi les nombreuses choses que le majordome devait préparer avant l’arrivée d’Epstein dans sa résidence de Floride, il devait s’assurer qu’un pistolet était dans le tiroir de la table de nuit du financier. Habillée de noir, Ghislaine Maxwell a écouté la déposition en silence. Elle est en détention provisoire depuis l’été 2020 et plaide non coupable des six chefs d’inculpation, dont celui de trafic sexuel de jeunes filles mineures.

Mardi et mercredi, une témoin cruciale du procès, «Jane», avait expliqué parfois en larmes comment le couple Epstein-Maxwell l’avait abordée en 1994 et comment le financier l’avait agressée sexuellement à plusieurs reprises, chez lui à Palm Beach, alors qu’elle n’avait que 14 ans. Juan Alessi a dit se souvenir de deux jeunes filles à l’époque, parmi lesquelles «Jane», qu’il avait vue une première fois avec sa mère. Il a même dit être allé la chercher à l’école.



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