À Shanghai, un Centre d’art Rodin va ouvrir en septembre


Auguste Rodin s’exporte en Chine ! Le 27 septembre, un centre d’art dédié à ce célèbre sculpteur français du XIXe siècle va ouvrir ses portes à Shanghai. Annoncé depuis plusieurs années, ce projet devait initialement voir le jour à Shenzhen, mais c’est finalement dans cette ville, la plus peuplée de Chine, qu’il se concrétise au sein d’un prestigieux édifice : l’ancien pavillon français de l’Exposition universelle de 2010 (le plus visité de l’événement il y a 14 ans) construit par l’architecte Jacques Ferrier.

Installé dans le quartier de Pudong, ce bâtiment contemporain à 50 millions d’euros, doté d’une résille monumentale en acier, ciment et fibre de verre illuminée de nuit, et d’un étonnant « jardin à la française » vertical, promet un contraste saisissant avec les sculptures de l’artiste né en 1840.

Des bronzes édités par le musée Rodin

Ce « Centre d’art Rodin » sera inauguré par la collectionneuse chinoise Wu Jing (déjà à l’origine du premier musée d’art européen à Hangzhou) en partenariat avec le musée Rodin, qui a signé avec elle un accord en avril 2023. « Ce n’est pas une filiale » mais un « centre privé » qui « ne dépend pas du musée », a clarifié dans Le Monde Amélie Simier, directrice de l’établissement français réparti sur deux sites, à Paris (depuis 1919) et Meudon (depuis 1948).

Vue aérienne du musée Rodin à Paris

Vue aérienne du musée Rodin à Paris

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© Alamy / Hemis / Photo Roy Johnson

Dépositaire du droit moral de l’artiste, le musée Rodin a cependant joué un rôle important dans l’aventure : parmi la quarantaine de pièces qui y seront exposées figureront de nombreux bronzes commandés au musée par Wu Jing pour un montant de 20 millions d’euros. L’institution française, qui possède l’ensemble de l’œuvre et des biens de l’artiste qui les a légués à l’État français en 1916, a en effet le droit, grâce aux moules hérités et à son statut d’ayant droit, de produire des éditions originales en bronze de ses sculptures – dans la limite de douze exemplaires par œuvre.

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Ce système a été voulu par Rodin lui-même afin que son œuvre puisse être « diffusée à travers le monde » et que le musée soit « à l’abri du point de vue financier », précise le site du musée Rodin. Bien que sous la tutelle du ministère de la Culture, ce dernier est en effet le seul musée public national à s’autofinancer à 100 %. Un « défi économique », souligne-t-il.

Des forums et des dialogues contemporains annoncés

D’une durée de deux ans, l’exposition inaugurale du nouveau centre d’art shanghaïen présentera la collection (méconnue) d’art chinois de Rodin prêtée par le musée parisien (figurines en terre cuite de la dynastie Tang, porcelaines Ming…) ainsi qu’une trentaine de sculptures d’artistes liés à Rodin, dont ses élèves Aristide Maillol et Antoine Bourdelle. Le conservateur du lieu, Xianhe D. Kong, prévoit également dans le futur des forums sur Rodin et des dialogues avec des œuvres contemporaines. Rendez-vous fin septembre pour découvrir le résultat !



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