À l’Hôpital Pitié-Salpêtrière, une œuvre d’art expérimentale qui respire

Au sein d’un écrin acoustique et lumineux qui l’entoure comme une parabole, ses parois se soulèvent. Réespiration gonfle. Doucement, elle souffle, puis se rétracte avant de reprendre son cycle vital. On entend une douce mélodie mêlée à de l’air expulsé…

Habillée d’une maille brodée sur mesure par les Ateliers Montex, mettant en jeu robotique, informatique mais aussi design sonore, Réespiration respire, comme vous. Cette œuvre sensible de l’artiste Samuel Bianchini, à découvrir en ce moment à l’Hôpital Pitié-Salpêtrière, semble vivante.

Entre projet artistique et prototype médical

Ce dispositif a mobilisé une équipe pluridisciplinaire, composée de scientifiques, d’artistes et de spécialistes des nouvelles technologies.

L’art apaise. Peut-il soigner ? C’est la question qui a inspiré cette commande du personnel soignant du département R3S (respiration, réanimation, réhabilitation, sommeil) coordonné par Thomas Similowski à l’Hôpital Pitié-Salpêtrière : « les maladies respiratoires, par rapport à d’autres affections, sont méconnues et sous-diagnostiquées ; leur principal symptôme – l’essoufflement – est souvent négligé, invisibilisé », souligne le professeur de pneumologie et chercheur en neurophysiologie respiratoire.

Entre projet artistique et prototype médical, le dispositif expérimental Réespiration est né d’une commande dans le cadre de l’action des « Nouveaux commanditaires », soutenue notamment par le ministère de la Culture et la Fondation de France, et a mobilisé durant des mois à son chevet une équipe pluridisciplinaire, composée de scientifiques, d’artistes et de spécialistes des nouvelles technologies.

L’« empathie respiratoire », phénomène encore peu étudié

Au premier étage du bâtiment Antonin-Gosset, au sein de l’Hôpital Pitié-Salpêtrière, posez-vous devant l’installation. Votre rythme cardiaque se ralentit, vous prenez conscience de votre respiration. Au bout d’un certain temps, Réespiration se cale sur vous. Vous êtes plongés dans une « empathie respiratoire », phénomène encore peu étudié. Réespiration emprunte une voie originale qui sensibilise aux maladies respiratoires et ouvre des pistes sur les possibilités de les soulager. Un souffle plein d’espoir pour la recherche.