5 expositions gratuites à voir absolument en novembre dans toute la France


En peinture, en danse, en films, en installation monumentale ou en vêtements performatifs (à porter sur soi durant toute la visite de l’exposition !), l’art contemporain mis en avant par cette nouvelle sélection d’automne est aussi varié qu’expressif.

Ces diverses propositions se découvrent gratuitement à Lille, Paris, Sète et Saint-Gaudens ; et transforment notre mois de novembre en saison de découvertes et d’expérimentations !

L’étonnant concert de Meriem Bennani à Lafayette Anticipations

Vue de l’exposition « Sole crushing » de Meriem Bennani à Lafayette Anticipations, Paris

Vue de l’exposition « Sole crushing » de Meriem Bennani à Lafayette Anticipations, Paris, 2025

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Courtesy de Meriem Bennani et des galeries François Ghebaly (Los Angeles), Lodovico Corsini (Bruxelles) et Sadie Coles (Londres) / © Photo Aurélien Mole, Lafayette Anticipations

Une seule œuvre. Invitée à investir deux étages du centre d’art Lafayette Anticipations, au cœur du Marais, la plasticienne d’origine marocaine Meriem Bennani (née en 1988) a décidé de déployer une seule et monumentale installation entre les murs du bâtiment dessiné par l’architecte Rem Koolhaas, dont elle décloisonne les espaces. Flottant dans l’espace, reliées à des réseaux de fils électriques, près de 200 paires de tongs s’activent et jouent ensemble un insolite concert, frappant et tapant, coordonnées par le DJ marocain Cheb Runner. Inspirée par la tradition marocaine de la dakka marrakchia, l’artiste recompose une foule animée d’une fièvre rythmique, jouant de solos, d’harmonie ou d’anarchie, et invitant à une réflexion sur la place de l’individu dans un groupe. Gonflé et enthousiasmant.

En pleine nature-peinture, à la chapelle Saint-Jacques de Saint-Gaudens

Vue de l’exposition « Vaisseaux spéciaux » d’Armelle de Sainte Marie à la Chapelle Saint-Jacques centre d’art contemporain à Saint-Gaudens

Vue de l’exposition « Vaisseaux spéciaux » d’Armelle de Sainte Marie à la Chapelle Saint-Jacques centre d’art contemporain à Saint-Gaudens, 2025

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© Photo François Deladerrière.

C’est un petit centre d’art contemporain de Haute-Garonne, dont on ne parle pas souvent dans la presse nationale mais qui mérite pourtant un petit détour par la commune de Saint-Gaudens. Construite au XVIIe siècle et transformée en 1991 en espace d’exposition, la chapelle Saint-Jacques jouit d’une superbe architecture baroque, et nous invite depuis cet été à plonger dans l’univers d’une peintre et dessinatrice, repérée lors de l’édition 2024 de la foire Art-o-rama à Marseille et à Drawing Now à Paris en 2021 : Armelle de Sainte Marie (née en 1968), qui travaille aussi bien sur des feuilles de papier ou des toiles que directement sur le mur. Marchant sur un fil entre figuration et abstraction, l’artiste façonne une inspiration venue de la nature, métamorphosée en gestes amples et sensibles… Une belle découverte.

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Armelle de Sainte Marie. Vaisseaux spéciaux

Du 11 juillet 2025 au 29 novembre 2025

lachapelle-saint-jacques.com

Toiles découpées à porter sur soi au Frac Île-de-France

Vue de l’exposition « Camera ballet » de Mathilde Denize au Frac Île-de-France, Le Plateau

Vue de l’exposition « Camera ballet » de Mathilde Denize au Frac Île-de-France, Le Plateau, 2025

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Courtesy de Mathilde Denize et de la galerie Perrotin © Photo Tanguy Beurdeley

Dès l’entrée, l’immersion est de mise. Sur un portant, différentes tenues sont mises à disposition du public (il y a même des tailles enfant), invité à passer une veste cousue dans de la toile et peinte par Mathilde Denize (née en 1986) pour se prendre en photo d’abord, puis déambuler dans l’exposition, œuvre mouvante parmi les œuvres statiques. L’artiste ne jette rien : de ses anciennes peintures, elle crée des vêtements, des sculptures. Dans son atelier, tout est affaire de transformation et son art, qui s’étend jusqu’à la vidéo et l’installation, incorpore aussi des objets trouvés. On entre dans cette exposition comme dans un décor de théâtre, mais il est ici moins question de « narration », explique la commissaire Céline Poulin, que de « perception » – une expérience, donc.

À la rencontre (plurielle) de la danseuse et cinéaste Yvonne Rainer au Crac de Sète

Vue de l’exposition « Yvonne Rainer : A Reader » au Crac Occitanie, Sète : détail des 48 documents extraits du fonds Yvonne Rainer papers

Vue de l’exposition « Yvonne Rainer : A Reader » au Crac Occitanie, Sète : détail des 48 documents extraits du fonds Yvonne Rainer papers, 2025

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© Getty Research Institute, Los Angeles / © Zeitgeist Films en association avec Kino Lorber, Berlin / Composition graphique, Studio Muro, 2025 / Photo Aurélien Mole

Née en 1934 à San Francisco, Yvonne Rainer est à la fois danseuse, chorégraphe et cinéaste. Dès 1967, elle entremêle les pratiques et envisage ses courts et longs métrages comme d’autres façons de travailler à partir du corps ; en 1972, elle conçoit ainsi Lives of Performers comme une chorégraphie. Poétesse aussi, Yvonne Rainer est à l’écoute de son temps et de ses luttes. Ses films abordent de front des questions féministes, la construction de l’identité lesbienne, la crise du logement à New York. Mais comment parler aujourd’hui de ce travail aux multiples racines, s’est interrogée la commissaire d’exposition Arlène Berceliot Courtin ? En invitant dans la danse plusieurs créateurs emblématiques, comme Robert Rauschenberg et Babette Mangolte, mais aussi quelques figures plus récentes, comme Madison Bycroft ou Jean-Charles de Quillacq, « dont les voix résonnent autour d’Yvonne Rainer ». Une évocation plurielle, subtile et puissante, qui se double d’une rétrospective complète de ses films et d’une programmation de performances, lectures et rencontres.

Place à l’imaginaire avec Ludovique Tollitte à Lille

Vue de l’atelier de Ludovique Tollitte : ses aquarelles (à gauche) et tondos (à droite)

Vue de l’atelier de Ludovique Tollitte : ses aquarelles (à gauche) et tondos (à droite)

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Ici, jusque dans les années 1990, on faisait la queue dans une caisse primaire d’assurance maladie (CPAM). Transformé en 2001 en centre d’art contemporain, Lasécu n’a gardé de ce passé singulier qu’un nom étonnant, et accueille ces jours-ci une artiste qu’il a déjà exposé plusieurs fois, notamment en 2006 et 2014 : Ludovique Tollitte (née en 1978). Autrice, illustratrice, graveuse, peintre, la touche-à-tout raconte écrire « des textes poétiques, intimes, quotidiens », et ses peintures sont tout aussi narratives. Pas anecdotiques, non, mais fertiles d’histoires, créatrices d’imaginaire : ce sont des échappées vers des mondes qui ne se dévoilent qu’en partie, dont chaque visiteur pourra écrire la suite. À voir, notamment en famille, car les enfants adoreront.

Du 8 novembre 2025 au 31 janvier 2026

lasecu.org





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