Il m’a été demandé de t’écrire pour te donner force et confiance.
Je n’aime pas trop donner des conseils. Ils se transforment vite en injonctions.
Je préfère te rappeler certains de tes droits. Pas ceux de la Déclaration universelle des droits de l’homme, ceux-là tu les apprendras à l’école. Non, des droits auxquels on ne pense pas forcément. Des droits que, plus jeune, j’aurais bien aimé que l’on me rappelle plus souvent. Certains s’adressent à la femme que tu deviendras et non à l’enfant que tu es. Écoute-les quand même, pour te faire à l’idée.
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Tu as le droit de dire non quand tu n’es pas d’accord.
Tu as le droit d’être ta propre priorité.
Tu as le droit d’aimer qui tu veux.
Tu as le droit de jouer, d’écrire, de peindre, de créer ce que tu veux.
Tu as le droit d’apprendre, de lire, de contempler.
Tu as le droit de choisir le métier qui te plaît.
Tu as le droit d’échouer, de douter, de ne pas être sûre de toi.
Tu as le droit de ne pas être bonne.
Tu as le droit de ne pas te raser, ne pas te maquiller, ne pas porter de jupe ni de talons.
Tu as le droit de suivre ton intuition.
Tu as le droit de changer.
Tu as le droit de manger à ta façon.
Tu as le droit d’être inclassable.
Tu as le droit d’avoir besoin des autres.
Tu as le droit de ne pas vouloir d’enfant.
Tu as le droit de dénoncer.
Tu as le droit d’interrompre ta grossesse.
Tu as le droit de vivre sans honte ni culpabilité.
Tu as le droit d’aimer le pouvoir et l’argent.
Tu as le droit de pleurer, d’être triste ou en colère.
Tu as le droit de rêver sans limites.
Tu as le droit de devenir qui tu veux, et ta mère aussi. »