Le candidat veut rassembler sa famille politique avant de convaincre les Français..
Il savait qu’il n’avait pas de bonne option. Alors qu’Éric Zemmour continue de progresser dans les sondages et qu’Édouard Philippe vient de créer son parti Horizons, Xavier Bertrand a finalement opté pour l’union de la droite. Lundi soir, sur le plateau du « 20 Heures » de TF1, Xavier Bertrand a donc officiellement sollicité le soutien des Républicains et accepté de se présenter au congrès du 4 décembre, aux côtés notamment de Michel Barnier et Valérie Pécresse.
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« Oui je participerai à ce congrès », a indiqué Xavier Bertrand sur le plateau de TF1, remerciant les Républicains « d’avoir écarté la primaire ». « Ce congrès, c’est la seule façon d’avoir le plus vite possible un seul candidat de la droite et du centre. J’ai deux certitudes : divisés, on est sûrs de perdre, rassemblés on peut gagner. Et je veux gagner. Je veux gagner pour le peuple de la droite et du centre, mais aussi pour l’ensemble des Français », a développé le président des Hauts-de-France. Le candidat s’est défendu d’avoir changé d’avis indiquant « le choix de la facilité (aurait été de) faire cavalier seul ».
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Ces dernières semaines, le candidat qui prônait « un congrès de rassemblement plutôt que d’affrontement » a senti monter la pression des élus, des électeurs comme des militants lui intimant de ne pas faire cavalier seul. Au risque d’annihiler toute chance de victoire de la droite en avril prochain. « S’il ne décidait pas de participer au congrès, il ne pourrait pas être le candidat de notre formation politique », avait clairement prévenu Gérard Larcher, le président du Sénat, le 11 octobre sur Europe 1. De quoi annoncer la couleur : sans participation au congrès du 4 décembre, le parti ne pouvait pas le suivre.
Problème de loyauté
Xavier Bertrand a aussi perçu que ses deux principaux concurrents, Valérie Pécresse et Michel Barnier, ne se retireraient pas de la compétition. Pire, qu’ils engrangeaient des soutiens de parlementaires. Sa proposition, il y a quelques jours, de rencontrer les autres candidats avant le 13 octobre, avait d’ailleurs fait flop. « Celles et ceux qui veulent proposer leur candidature pour porter le projet des Républicains et qui ont besoin de leur soutien doivent respecter la règle », répondait Michel Barnier dans les colonnes du Figaro, le 7 octobre. « Sinon, il y a un problème de loyauté et de confiance. Je n’imagine pas Xavier Bertrand prendre le risque d’y aller seul. Chacun a un devoir de responsabilité », ajoutait-il en rappelant qu’il ne se désisterait pas. « Il nous faut un candidat unique pour gagner, ajoute Valérie Pécresse. Je veux l’unité et je joue collectif depuis le début. Les Républicains ont fixé des règles du jeu que je respecte. Nous devons nous y plier. »
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Dans ce contexte, Xavier Bertrand a dû admettre qu’il n’avait « pas tué le match », comme le reconnaît un de ses soutiens. Le 22 septembre, au cours d’un bureau politique, la sénatrice LR Dominique Estrosi Sassone, soutien de Xavier Bertrand, avait indiqué que le candidat, « était prêt à se soumettre » à un congrès. « Dans mon ADN, il y a le rassemblement et l’unité », a ajouté le candidat lundi soir. « Je veux rassembler tous les Français, alors il faut que je commence par ma famille politique. »
« On a juste perdu un temps précieux pour mener la campagne sur le fond, sur notre projet », se désole un élu LR. « La décision n’était pas mince à prendre pour Xavier Bertrand. Il sait que si la droite perd, on lui fera porter la responsabilité de la défaite », le défend un ténor LR. Dans ce contexte, et après deux défaites de la droite à la présidentielle, beaucoup d’élus lui ont rappelé l’importance d’obtenir officiellement le soutien des Républicains à 6 mois de la présidentielle. Avec à la clé un soutien militant, un réseau d’élus et quelque 10 millions d’euros pour mener la campagne.
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Xavier Bertrand doit désormais convaincre les adhérents LR, qui lui reprochent toujours son départ du parti en 2017, qu’il est le principal atout pour gagner la présidentielle. Le candidat sait que la tâche s’annonce compliquée. « Si une présidentielle c’était facile, ça se saurait ! », sourit le candidat.