Ces départements sont surtout «à dominante rurale et ayant une faible densité de population» sur un axe allant du Calvados à l’Hérault, mais aussi dans certains départements du Grand Est, selon ce rapport adressé par le ministère de l’Intérieur aux parlementaires.
Trente-sept départements sont repassés aux 90 km/h sur certaines de leurs routes hors agglomération, après l’abaissement de la vitesse limite à 80 km/h au niveau national, selon un rapport ministériel, révélé vendredi 26 novembre par la Ligue de défense des conducteurs.
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Ces départements sont surtout «à dominante rurale et ayant une faible densité de population» sur un axe allant du Calvados à l’Hérault, mais aussi dans certains départements du Grand Est, selon ce rapport adressé par le ministère de l’Intérieur aux parlementaires, consulté par l’AFP. 33.428 kilomètres de routes sont concernés au total, sur des portions allant de 5284 kilomètres dans l’Allier à 22 kilomètres dans le Haut-Rhin.
L’abaissement en juillet 2018 de 90 à 80 km/h de la vitesse maximale, sur les routes secondaires à double sens sans séparateur central, où se concentrent les accidents mortels, avait été suivi de fortes protestations, notamment de la part des gilets jaunes. Fin décembre 2019, la Loi d’orientation des mobilités a offert aux départements une possibilité de déroger aux 80 km/h, après avis de la commission départementale de la sécurité routière sur chacune des sections de route concernées.
«Fluidifier le trafic»
Pour motiver leur décision, les conseils départementaux ont surtout évoqué la nécessité de «fluidifier le trafic et remédier à l’augmentation des files d’accumulation de véhicules, notamment derrière les poids lourds, générant des prises de risque lors des dépassements», et «de diminuer les temps de parcours pour lutter contre l’enclavement des territoires».
Le rapport rédigé en septembre indique que les effets du retour aux 90 km/h sur la mortalité routière ont été mesurés de façon très hétérogène, empêchant d’en dresser le bilan, d’autant plus que l’année 2020 a connu des chiffres de circulation en baisse, du fait de la crise sanitaire. Un premier rapport publié en juillet 2020 avait affirmé que la réduction de la vitesse autorisée avait permis d’épargner 349 vies sur 20 mois et d’économiser 700 millions d’euros par an (diminution des accidents, moindre consommation de carburant), pour une durée de trajet allongée de seulement une seconde par kilomètre en moyenne.
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Dans son communiqué, la Ligue de défense des conducteurs accuse le gouvernement d’«osciller entre deux stratégies : soit il arrange les résultats à sa sauce pour que les bénéfices apparaissent indiscutables, soit il les cache sous le tapis. Mais dans son viseur, toujours la même coupable : la vitesse». «Les autres facteurs d’accident, alcool, stupéfiants, dégradation des routes, restent en revanche les parents pauvres de la Sécurité routière», a souligné la Ligue dans un communiqué.