L’essayiste a accusé l’ex-président de n’avoir «rien fait» en 2015 alors qu’il «était au courant du danger». Celui-ci a en retour appelé à ne pas obéir à «un besoin de vengeance», mais à «un besoin de justice».
Après le témoignage de François Hollande lors du procès des attentats du 13-Novembre, le presque-candidat Éric Zemmour n’a pas mâché ses mots : «Ils le savaient et ils n’ont rien fait. Le pouvoir était au courant du danger et il a préféré que les Français meurent plutôt que d’empêcher des ‘migrants’ de venir en France». Samedi soir, le polémiste, venu se recueillir devant le Bataclan, a réitéré ses propos face caméra. «François Hollande n’a pas protégé les Français et il a pris une décision absolument criminelle de laisser les frontières ouvertes», a-t-il déclaré, provoquant l’émoi de la classe politique.
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L’ancien président lui-même y a vu «le souci de la division de la surenchère» et le «besoin de vengeance». François Hollande a ainsi appelé Éric Zemmour à «la hauteur» de la «dignité» des victimes du 13-Novembre, tout en défendant son action en tant que chef de l’État au moment des faits. «J’ai pris des décisions ; le sens de ces décisions c’était d’assurer la sécurité et la protection de nos concitoyens, de lutter contre le terrorisme islamiste et de veiller à l’unité de notre pays», a-t-il déclaré. Et de dénoncer «les polémiques qui sont sciemment entretenues» et qui n’ont «qu’un seul but, éviter que nous soyons cohérents, unis face à ce drame».
«Eric Zemmour doit s’excuser»
Son ancien premier ministre, Manuel Valls, est lui aussi monté au créneau pour dénoncer des propos «faux». «C’est ignoble, c’est inacceptable. Il ne s’agit pas seulement de s’indigner face à de tels propos mais de répliquer point par point aux mensonges distillés par ce personnage dont le seul but est de semer le doute et la haine», a-t-il fustigé. «Lamentable et indigne, pour les victimes. Insultant pour le président Hollande et faux (…). Éric Zemmour doit retirer ses propos et s’excuser», a abondé Juliette Méadel, ancienne secrétaire d’État chargée de l’Aide aux victimes de 2016 à 2017.
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«Ignominie d’un prédicateur du passé qui n’a de cesse de manier antisémitisme, négationnisme et révisionnisme», a également déclaré la députée et soutien d’Anne Hidalgo Lamia El Aaraje. «Il y a dans ces propos d’Éric Zemmour une dimension détestable», a complété le macroniste François Jolivet, appelant à ce que «tous les républicains» soutiennent «le Président Hollande». «Au fond, Eric Zemmour reste un polémiste qui se rêve en Président sans en avoir la décence», a-t-il lancé.
Invitée du Grand Rendez-vous Europe 1-CNews-Les Échos , l’ancienne membre du Front National, Marion Maréchal, a quant à elle déclaré ne pas comprendre la polémique. Selon l’ancienne élue, François Hollande a fait preuve d’une «irresponsabilité criminelle». «Parce que François Hollande lui-même admet à l’occasion du procès que précisément il savait, il avait des informations certaines comme quoi les renseignements lui avaient indiqué qu’il y avait parmi le flot de réfugiés de potentiels terroristes», a-t-elle déclaré.
«Non seulement François Hollande n’a pas régulé les frontières, mais il s’est même entendu avec Merkel pour organiser l’arrivée de ces migrants. C’était une intention naïvement humaniste. Mais cette intention naïve a entraîné des choses gravissimes», a dénoncé l’ex-députée.
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