Il est le styliste préféré des stars… et de l’Église ! Si Madonna, Jay-Z ou John Lennon ont revêtu ses vêtements, c’est le clergé qui portera, ces 7 et 8 décembre, ses créations. Jean-Charles de Castelbajac (né en 1949) a en effet été choisi par le diocèse de Paris pour dessiner les vêtements et ornements liturgiques pour les célébrations de la réouverture Notre-Dame.
Figure phare de la mode, à laquelle il mêle volontiers l’art et le design, le créateur n’en est pas à son coup d’essai : en 1997, il avait habillé le pape Jean-Paul II, les évêques et les prêtres pour les Journées mondiales de la jeunesse à Paris. Ce week-end, ce sont quelque 700 célébrants (l’archevêque de Paris, les évêques, les diacres et les prêtres) qui arboreront ses couleurs primaires devenues au fil du temps sa signature.
Une croix dorée et des éclats de couleurs
« La lumière et son rayonnement ont guidé mon geste créatif, j’ai pensé à l’éclat de la couleur sur la pierre blonde renaissante de Notre-Dame. Mon travail s’est attaché au rythme chromatique et à la force de l’or », explique dans un communiqué Jean-Charles de Castelbajac, qui par ailleurs est un catholique fervent. Inspirée par la croix de Marc Couturier – demeurée intacte malgré l’incendie qui a ravagé la cathédrale le 15 avril 2019 –, une croix dorée se décline sur chacun des vêtements blancs, couleur traditionnellement rattachée au temps liturgique des fêtes (Noël, Pâques, Ascension…). Celle-ci jaillit au beau milieu d’éclats de couleur jaune, rouge, bleu et vert – une évocation des vitraux de Notre-Dame.
« J’ai eu envie d’un rayonnement, de quelque chose qui touche l’humanité, qui soit universel », précisait le styliste le 3 décembre au micro de France Inter. À la vue des premières images de l’intérieur de la cathédrale déjà dévoilées, nul doute que ces vêtements à l’épure solennelle assumée se marieront à merveille avec la pierre qui, minutieusement restaurée, a retrouvé le même éclat que lors de l’inauguration de Notre-Dame au XIVe siècle.
Un partenariat avec de prestigieuses maisons d’art
Ce projet d’envergure n’aurait pu voir le jour sans le savoir-faire des maisons d’art résidentes au 19M. La Maison Lesage signe ainsi presque tous les ornements des vêtements liturgiques, à commencer par les fameux éclats de couleur, dont le flocage est inspiré d’une technique de streetwear, tandis que l’Atelier Montex a réalisé les broderies des croix et du chrisme (l’un des monogrammes du Christ) de la chape de l’archevêque ainsi que celles des étoles des évêques. La Maison Goossens a, pour sa part, fabriqué artisanalement tous les fermoirs, et la chapellerie Maison Michel les quelque 192 mitres déclinées en six coloris. On doit enfin à l’atelier Paloma le montage de l’intégralité des pièces. Rendez-vous le 7 décembre pour admirer le résultat.