Matières premières – Le platine et le cacao s’envolent, le cuivre faiblit


Le prix du platine est monté vendredi à un sommet depuis 13 mois, dopé par des perturbations de la production en Afrique du Sud en raison de coupures d’électricité.

A rebours des autres métaux précieux qui ont vu leurs cours s’éloigner de leurs sommets, le prix du platine a dépassé 1 120 dollars vendredi pour la première fois depuis mars 2022. « Pendant que l’or subissait une correction, le platine a été soutenu par des inquiétudes sur l’offre nées des perturbations du réseau électrique en Afrique du Sud », premier producteur mondial, commente Ole Hansen, analyste chez Saxobank.

Le pays le plus industrialisé d’Afrique est confronté à des coupures de courant record, laissant peu d’espoir d’amélioration à l’approche de l’hiver austral.

Les centrales à charbon, qui produisent 80% de l’électricité du pays, sont défaillantes car mal entretenues, victimes de sabotages et de corruption.

Et la baisse de la production en Afrique du Sud met en exergue les difficultés du numéro deux mondial, la Russie, qui devrait produire moins en 2023 que lors des quatre années précédentes, selon les projections du Conseil mondial de l’investissement en platine (WPIC).

L’once de platine coûtait 1.122,91 dollars vers 15H00 GMT (17H00 à Paris), contre 1.048,70 dollars sept jours plus tôt. Elle réduisait donc son écart avec l’or, dont l’once coûtait 1.979,50 dollars, contre 2.004,17 dollars sept jours plus tôt.

Le cuivre terne

Les cours du cuivre ont fléchi sur la semaine, les craintes liées à une possible récession mondiale pesant sur le métal, malgré une demande qui continue d’augmenter. « La consommation de cuivre continue d’augmenter », affirme Ole Hansen, de Saxobank, « la transition vers l’énergie verte stimulant la demande de véhicules électriques, de production d’énergie renouvelable, de stockage et de transmission de l’énergie ».

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Le cuivre est en effet « considéré comme le « métal de l’électrification » en raison de son excellente conductivité et bénéficie donc de la transition énergétique en cours dans le monde entier », explique Thu Lan Nguyen, analyste chez Commerzbank.

Mais malgré une demande résiliente, « les inquiétudes liées à la récession suite à une semaine de données économiques plus faibles que prévu » éclipsent les facteurs de soutien du métal, note M. Hansen.

Le métal rouge est très sensible à un potentiel ralentissement de l’activité économique mondiale, servant de baromètre de l’économie.

Commerzbank rappelle également que même si la demande en cuivre reste forte, le marché devrait rester suffisamment approvisionné cette année.

Sur le plus long terme cependant, plusieurs analystes mettent en garde sur une production minière qui ne suivra probablement pas la demande, « notamment en raison du manque d’investissements dans de nouveaux projets miniers », argue Thu Lan Nguyen.

Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois s’échangeait à 8.797,50 dollars vendredi, contre 9.023,50 dollars le vendredi précédent à la clôture.

Ruée vers le cacao

Les prix du cacao ont culminé à de nouveaux sommets depuis 2016 cette semaine, dopé par les tensions sur le marché, dont le déficit de l’offre se creuse encore. Mercredi, le cacao a atteint 2.286 dollars la tonne à Londres, un prix plus haut depuis octobre 2016, et à New York, la tonne de cacao a frôlé les 3.000 dollars, à 2.988 dollars.

Les cours du cacao grimpent « principalement en raison de la situation tendue du marché », explique Carsten Fritsch, de Commerzbank.

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Le marché du cacao devrait connaître un déficit de l’offre de 60.000 tonnes pour la saison 2022-2023, selon les estimations de l’International Cocoa Organization (ICCO), après avoir déjà enregistré un déficit de 287.000 tonnes l’année dernière.

La Côte d’Ivoire, premier producteur de cacao, fait état de précipitations insuffisantes qui pourraient avoir des conséquences sur les récoltes.

Le Ghana a quant à lui signalé la contamination de son cacao par une maladie, « ce qui nuit au potentiel de production dans ce pays », même si les attentes en termes de production restent « élevées », précise Jack Scoville, analyste de Price Group.

À Londres, la tonne de cacao pour livraison en juillet 2023 valait 2.284 livres sterling, contre 2.209 livres sterling vendredi dernier en fin de séance. À New York, la tonne pour livraison en juillet valait dans le même temps 2.965 dollars, contre 2.897 dollars vendredi dernier.



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