Le patron de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) Didier Leschi a appelé mercredi 10 novembre à «cesser la grève» de la faim à Calais, où il anime le premier «comité» de dialogue avec les associations, a annoncé ce médiateur gouvernemental à l’AFP.
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Depuis un mois, deux militants associatifs, Anaïs Vogel et Ludovic Holbein, ont cessé de s’alimenter pour réclamer notamment un moratoire sur les démantèlements de campements de migrants en période hivernale. Un troisième gréviste de la faim, le prêtre Philippe Demeestère, 72 ans, a mis un terme la semaine dernière à son action, qui a conduit le gouvernement à dépêcher sur place un médiateur pour trouver une sortie de crise.
Les migrants «systématiquement hébergés»
«J’ai lancé un appel à cesser la grève, car les revendications ont été prises en compte et des réponses ont été apportées» par l’État, a expliqué Didier Leschi, qui a rencontré les grévistes de la faim, avant d’animer une réunion de discussion avec des associations qui viennent en aide aux exilés.
«Nous avons remédié à la question des effets personnels des migrants, en mettant fin aux évacuations par surprise. Ils ont désormais un délai pour les récupérer. Nous avons répondu à la demande d’un dialogue citoyen, avec ce comité qui réunit associations et services de l’État. Sur les évacuations, nous avons partiellement répondu dès lors que les personnes sont désormais systématiquement hébergées», a énuméré l’émissaire du ministère de l’Intérieur. «Il n’est dans l’intérêt de personne de porter à l’incandescence les sujets migratoires», a-t-il encore insisté.
Les associations locales avaient jugé insuffisantes les propositions de l’État formulées la semaine dernière par Didier Leschi à Calais, où environ un millier de migrants subsistent dans des conditions précaires avec l’espoir de rallier l’Angleterre.