Le château de Boisgeloup investi par les figures du peintre George Rouy

Le lieu est resté célèbre pour avoir été l’atelier normand de Picasso de 1930 à 1935, et est encore aujourd’hui propriété des descendants du peintre catalan. Près de Gisors, à 70 kilomètres de Paris, le domaine de Boisgeloup accueille en ce mois de novembre, dans ses dépendances, des corps à la nudité frontale, plus grands que nature et aux contours flous.

L’auteur de ces toiles n’est autre que George Rouy, étoile montante de la peinture contemporaine, né en 1994 et originaire du Royaume-Uni.

Des compositions spectrales en dialogue avec les lieux

Pour cette carte blanche offerte par la fondation Almine y Bernard Ruiz-Picasso, le jeune prodige se frotte à la figure tutélaire de l’art moderne, sans être intimidé par ce fantôme. Ses compositions spectrales et protéiformes, sans visages identifiables, entrent en résonance avec les espaces bruts

Particulièrement marquantes, les toiles présentées dans la chapelle du domaine, comme celle installée dans le pigeonnier, illustrent les contradictions qui sous-tendent le travail de Rouy, dont les coups de brosse se ressentent comme une chorégraphie de l’absence : immobilité et flux, précision et indétermination, chaos et harmonie… Il continue ici son exploration des représentations humaines, oscillant entre figuration et abstraction. Ces silhouettes, qui sont-elles ? Pour lui, « elles ne représentent personne. Ce sont des avatars, des formes inventées, comme ces visages générés par l’intelligence artificielle : beaux mais sans âme ».

Une visite gratuite entre art moderne et contemporain

Jusqu’au 23 novembre, le lieu est ouvert au public en journée les samedis et dimanches. C’est l’occasion de faire d’une pierre deux coups : appréhender l’œuvre de George Rouy et découvrir l’un des ateliers mythiques de Picasso. Foncez-y !