L’armée américaine juge «légitime» une frappe de 2019 ayant fait des victimes civiles


L’armée américaine a invoqué la «légitime défense» pour une frappe aérienne de 2019 en Syrie ayant tué des civils, après la publication d’une enquête du New York Times accusant le Pentagone d’avoir cherché à dissimuler la présence de victimes non-combattantes.

Selon cette enquête parue samedi, une force spéciale américaine opérant en Syrie — parfois dans le plus grand secret — a bombardé à trois reprises le 18 mars 2019 un groupe de civils près de Baghouz, le dernier bastion du groupe État islamique (EI), tuant 70 personnes dont des femmes et enfants. Le quotidien new-yorkais affirme qu’un avocat militaire «a signalé la frappe comme un possible crime de guerre» mais que «l’armée a pris des mesures qui ont dissimulé la frappe catastrophique».

Le commandement central de l’armée américaine a indiqué dans un communiqué détaillé dimanche qu’une enquête militaire avait déterminé qu’il s’agissait de «frappes de légitime défense», «proportionnelles» et que des «mesures appropriées avaient été prises pour exclure la présence de civils». L’enquête lancée par le Pentagone après que la présence de victimes civiles eut été rapportée a établi que les frappes, en plus de 16 combattants de l’EI, avaient tué au moins 4 civils et blessé 8 autres.

«Nous endossons l’entière responsabilité des pertes de vie non-intentionnelles», a déclaré selon le communiqué le porte-parole du commandement central, le capitaine Bill Urban, ajoutant que l’armée «exècre la perte de vies innocentes». L’enquête militaire n’a toutefois pas permis de «déterminer avec certitude le statut de plus de 60 autres victimes» de ces frappes, précise le communiqué. Certaines femmes et certains enfants, «que ce soit suite à un endoctrinement ou à un choix, ont décidé de prendre les armes (…) et à ce titre, n’ont pu être strictement identifiés comme des civils», souligne le commandement central.

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Les Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes et leurs alliés de la coalition menée par les États-Unis ont annoncé la défaite du «califat» de l’EI fin mars 2019 après être venus à bout du dernier bastion jihadiste de Baghouz. Le New York Times avait déjà été à l’origine début novembre de révélations sur une frappe américaine ayant tué dix civils afghans, dont sept enfants, à Kaboul le 29 août. L’armée américaine a estimé dans ce cas qu’il s’agissait d’une erreur tragique, mais assure n’avoir pas enfreint les lois de la guerre.

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