L’appartement-atelier de Luigi Serafini, auteur du “Codex Seraphinianus”


Franchir la porte de la maison de Luigi Serafini est une expérience sensorielle difficilement communicable. L’on s’y trouve tout d’abord assailli par une explosion de couleurs, un foisonnement de formes et de matières, une sorte de trop-plein ! Mais de quoi au juste ? L’œil est ici soumis à rude épreuve. Parvenir à distinguer les contours des objets et des êtres composants ce décor extravagant s’avère d’autant plus difficile que ceux-ci ne ressemblent à rien de connu.

Femme-carotte gisant comme momifiée, coqs sportifs disputant on ne sait quel match, mouche noire solitaire sur main jaune humaine, totems-scarabées hiératiques, cerfs bariolés aux bois hérissés de leds lumineuses, squelette humain confortablement allongé au-dessus d’une porte… La surprise naît à chaque recoin de ce dédale de pièces et de corridors dans lequel l’artiste s’est installé en 1984.

Un appartement-atelier énigmatique en trompe-l’œil

C’est là, à deux pas du Panthéon, dans un bel immeuble ancien du centre historique de Rome, que travaille Luigi Serafini. Là aussi qu’il vit avec sa femme Daniela quand le couple ne séjourne pas à Milan. Sculptures, peintures, installations et inscriptions dessinent ici un alphabet secret, un trompe-l’œil à très grande échelle s’enfonçant vers un mystérieux labyrinthe. Au bout duquel nul ne peut prévoir quel Minotaure pourrait surgir, ni quelle énigme il faudrait savoir résoudre pour l’affronter… Les messages en latin ou en grec, idéogrammes chinois, mythique nombre d’or, ou signes cabalistiques, qui recouvrent certains pans de murs de ce décors, offriraient-ils quelques indices ?

À gauche, une inscription sur le mur au dessus d’un meuble-grenouille. À droite le couloir menant au scarabée

À gauche, une inscription sur le mur au dessus d’un meuble-grenouille. À droite le couloir menant au scarabée, 2024

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