La seconde moitié du XIXe siècle dans la Russie des tsars, malgré le poids des traditions, l’implacable pouvoir de l’empereur, malgré l’héritage des siècles passés, leur violence et leur majesté, est en marche vers une modernité qui augure de nouvelles façons de vivre et de penser. Celle qu’on appelle dans l’empire même, et aussi en Europe, la « Russie éternelle » est travaillée de l’intérieur : de profonds changements ont eu lieu, et particulièrement l’abolition de l’esclavage. Répine a observé ce monde en mutation, et peu à peu s’est forgée en lui une conviction qui deviendra inébranlable et qui lui fera supporter tous les exils.
Considéré, par son éclectisme et sa puissance de travail, comme l’artiste le plus représentatif de son époque, en cela comparable à ce que fut, en France, Victor Hugo, il est devenu le chantre du peuple et, plus largement, celui d’une Russie dont il aura su capter les ombres et les climats, et l’insaisissable mystère d’une spiritualité réverbérée par des siècles d’histoire et de religiosité. On le surnomma pour cela, de son temps, « le Samson de la peinture », parce qu’il avait su tout embrasser des mythologies d’un peuple, sa pauvreté et sa fierté, sa naïveté et sa solennité, sa douceur et sa violence.
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