« Home Before Dark », avec Jim Sturgess et Brooklynn Prince, est disponible dès aujourd’hui sur Apple TV+. Cette série à suspense sur une journaliste en herbe de neuf ans, inspirée d’une histoire vraie, mérite-t-elle le détour ? Voilà notre avis.
De quoi ça parle ?
Fraîchement débarquée avec sa famille dans la petite ville où son père a grandi, Hilde Lisko, une journaliste en herbe de neuf ans passionnée par la recherche de la vérité, tente de prouver qu’une prétendue mort accidentelle survenue peu de temps après leur arrivée est en réalité un meurtre. Exhumant au passage une affaire vieille de plusieurs décennies que toute la ville a pris soin d’enterrer. Son père y compris.
Home Before Dark, créée par Dana Fox et Dara Resnik d’après la vie de la jeune Hilde Lysiak.
Avec Brooklynn Prince, Jim Sturgess, Abby Miller, Kylie Rogers, Michael Weston, …
Disponible en intégralité depuis le 3 avril 2020 sur Apple TV+. 3 épisodes vus sur 10
À quoi ça ressemble ?
Ça vaut le coup d’oeil ?
Marre des fictions policières à base de flics torturés et des thrillers glauques à souhait ? Alors Home Before Dark, et son mélange entre histoire familiale et série à suspense, pourrait bien être faite pour vous. Loin de la démographie visée par The Morning Show ou Truth Be Told, cette nouveauté de la plateforme Apple TV+, d’ores et déjà renouvelée pour une saison 2, nous transporte dans un univers à la Spielberg (gamins à vélo à l’appui, entre autres), avec une bonne dose de mystère et de personnages attachants. Prenant ainsi la forme d’un divertissement grand public qui devrait plaire aux ados et préados comme à leurs parents, sans oublier d’être intelligemment écrit au passage.
Créée par les scénaristes Dana Fox (Ben and Kate) et Dara Resnik (Pushing Daisies, I Love Dick), Home Before Dark s’inspire très librement de la vie d’Hilde Lysiak, une journaliste américaine de 13 ans qui fonda en 2014 le journal (puis le site) Orange Street News avec l’aide de son père et est depuis devenue la plus jeune membre de la Société des journalistes professionnels. Dans cette version romancée de ses investigations, Hilde Lisko, neuf ans, s’intéresse à la mort d’une voisine, refusant de croire que celle-ci a pu mourir par accident, et ne tarde pas à découvrir que ce possible meurtre pourrait bien être lié à un événement tragique ayant bouleversé la vie de son propre père lorsqu’il était ado : l’enlèvement sous ses yeux de son meilleur ami. En étant la première à évoquer un potentiel meurtre dans un article mis en ligne par ses soins puis en déterrant l’affaire de la disparition du jeune Richie Fife, Hilde va s’attirer la colère des habitants de la ville et se mettre en danger. Mais tant pis, car comme elle le dit très justement à son père en début de saison, « le plus effrayant [dans la vie] c’est de ne pas connaître la vérité ». Alors, jusqu’au bout, pour découvrir la vérité, Hilde ne va rien lâcher.
Sur la base des trois premiers épisodes, Home Before Dark parvient à tisser un mystère intrigant qui donne envie d’en voir plus. Bien sûr, il y a des grosses ficelles. Et des libertés scénaristiques qui rendent parfois certains développements peu plausibles. Mais dès lors qu’on sait que la vraie Hilde a bel et bien aidé la police à avancer dans des enquêtes (notamment un meurtre déguisé en cambriolage) et qu’on l’accepte, on est obligé de se laisser entraîner dans cet univers situé quelque part entre Les Goonies, Nancy Drew, et le cinéma de Spielberg, et de croire à la perspicacité et à la ténacité de cette Veronica Mars en culottes courtes. La grande force de la série réside d’ailleurs dans l’interprétation de la jeune Brooklynn Prince, révélation du film The Florida Project en 2017, qui impressionne là encore par son talent et sa capacité à camper cette jeune journaliste en herbe avec ce qu’il faut d’insouciance et de détermination. Le tout en rendant les comédiens qui l’entourent – dont Jim Sturgess – meilleurs lorsqu’ils jouent avec elle. Le personnage d’Hilde, qui est de quasiment toutes les séquences et irradie, donne d’ailleurs un côté girl power bienvenu et plus que jamais d’actualité à l’intrigue, comme lorsque la jeune fille affronte de manière on ne peut plus courageuse la condescendance de tous ceux qui ne la prennent pas au sérieux et la méprisent (faisant ainsi écho à la discrimination dont Hilde Lysiak a vraiment fait l’objet en raison de son âge et de son sexe).
En cette période de confinement forcé, Home Before Dark est donc une série qui fait du bien, grâce à son héroïne badass et la relation touchante qui l’unit à son père, ancien journaliste qui lui a inspiré sa vocation. Pas forcément conseillée aux enfants, malgré ses airs de divertissement à destination de toute la famille, étant donné son intrigue policière parfois assez sombre, cette première saison s’impose en tout cas comme une série à suspense hautement bingeable qui devrait sans aucun doute plaire à tous ceux qui aiment se laisser porter par un mystère et se prendre pour Sherlock Holmes, Veronica Mars, ou Jessica Fletcher.