Glasgow et le monde marchent samedi pour le climat


De Paris à Sydney en passant par Londres, Nairobi ou Mexico, plus de 200 événements sont prévus. À Glasgow, ville hôte de la conférence de l’Onu sur le climat, 50.000 manifestants sont attendus.

Après l’appel à l’action devant l’urgence climatique de milliers de jeunes à Glasgow, des dizaines de milliers de manifestants sont à nouveau attendus samedi 6 novembre dans la ville hôte de la conférence sur le climat et dans le monde. De Paris à Sydney en passant par Londres, Nairobi ou Mexico, plus de 200 événements sont prévus, selon la coalition d’organisations à l’origine de la mobilisation. Il s’agit d’exiger la «justice climatique» et des mesures immédiates pour les communautés déjà affectées par le dérèglement climatique, surtout dans les pays les plus pauvres du Sud.

À Glasgow, en Écosse, la police a dit attendre jusqu’à 50.000 personnes qui défileront non loin du centre de congrès, placé sous haute sécurité, où se tient depuis une semaine la grande conférence de l’Onu sur le climat, considérée comme capitale pour l’avenir de l’humanité. «Je pense qu’il sera si important de mettre la pression sur les dirigeants mondiaux réunis à la COP26 et leur montrer que nous leur demandons des comptes», explique dans un communiqué des organisateurs Iona, une étudiante en arts de 23 ans, qui vit sa première grande manifestation. Cette journée d’action mondiale est, selon elle, «une parfaite occasion d’unir les peuples à travers le monde et de réclamer justice pour notre planète et ceux qui se trouvent en première ligne de la crise climatique».

«De belles paroles ne suffisent pas»

Une manifestation réunissant des milliers de jeunes venus crier l’urgence climatique avait déjà été organisée vendredi à Glasgow, à l’issue de la première des deux semaines de la COP26. Les manifestants appellent les grands de ce monde à en faire davantage et plus vite pour contrer les effets dévastateurs de la hausse des températures due aux émissions de gaz à effet de serre générées par les activités humaines. «Ce n’est pas un secret que la COP26 est un échec», a dénoncé à cette occasion l’égérie du mouvement des jeunes pour le climat, la Suédoise Greta Thunberg. Elle a qualifié la COP26 de «célébration (…) du blabla» et de «festival de greenwashing» après des engagements, aux contours parfois flous, par des groupes de pays à lutter contre la déforestation, réduire les émissions de méthane dans l’atmosphère ou mettre le holà sur les énergies fossiles.

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Des mesures concrètes plutôt que des mots, c’est ce que réclameront à nouveau les manifestants samedi. «Il est évident que de belles paroles ne suffisent pas, et que la semaine de discussions à venir doit être marquée par une forte montée en puissance de projets concrets», insiste Mikaela Loach, une militante britannique contestant des projets d’exploration pétrolière au Royaume-Uni.

Les enjeux de la COP26 sont nombreux dans un contexte de pandémie mondiale qui a fragilisé les pays pauvres déjà vulnérables aux impacts du dérèglement climatique. Quelque 200 délégations se penchent notamment sur la manière de limiter, comme le prévoit l’Accord de Paris, le réchauffement de la planète bien en deçà de +2°C, et si possible à +1,5°C. Chaque dixième de degré supplémentaire de réchauffement compte et entraîne son lot de conséquences, canicules, incendies ou inondations. Or, d’après les dernières estimations de l’Onu, qui doivent être actualisées avec les dernières promesses, le monde se dirige actuellement vers un réchauffement «catastrophique» de +2,7°C. Et selon une étude scientifique, les émissions mondiales de CO2, principal gaz à effet de serre, ont rebondi en 2021 à des niveaux proches des records enregistrés avant la pandémie de Covid-19.

Ces derniers jours, de nouveaux engagements ont été annoncés par l’Inde, le Brésil ou encore l’Argentine, ce qui pourrait faire évoluer ces prévisions. Les négociations de la COP26, prévue pour durer jusqu’au 12 novembre, se poursuivront samedi avant un jour de relâche dimanche.



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