Une vengeance terrible !
Après le phénomène Double Dragon qui s’est vite traduit en machines à cash pour Technos Japan, il était logique de penser que ces derniers allaient lancer une suite.
La recette était simple : reprendre le même gameplay en changeant décors et ennemis.
Mais problème, Yoshihisa Kishimoto ne l’entendait pas de cette oreille, le game-designer n’étant pas un fan des suites. Pourtant, de choix il n’en avait pas, et lui et ses équipes ont été “obligés” de sortir Double Dragon II: The Revenge en décembre 1988 en arcade au Japon.
Le titre améliorera la formule en apportant quelques petits ajouts, mais finalement la créativité de Kishimoto s’exprimera davantage sur les portages du jeu sur consoles, notamment un en particulier, celui que l’on va traiter ici-même Double Dragon II: The Revenge sur NES. Simple superviseur, Kishimoto laissera les clés de cette conversion à Hiroyuki Sekimoto qui s’était occupé d’un autre beat them up légendaire de la NES quelques mois plus tôt : River City Ransom.
Double Dragon II est sorti le 22 décembre 1989 sur Famicom au Japon. Le titre sortira en Janvier 1990 aux USA, et bien plus tard en Europe, en Octobre 1990.
Anecdote rigolote, le 2e épisode NES de Double Dragon est sorti chez nous avant le premier épisode toujours sur NES. Le premier épisode n’est sorti qu’en Avril 1991 sur la console de Nintendo !
La raison est simple, Sega avait acheté l’exclusivité temporaire en occident, du coup le premier Double Dragon est paru sur la 8 bits de Sega en fin d’année 1988.
Tout cela n’a pas de grandes importances, tout comme le scénario du jeu nettement plus développé que le premier épisode. On retrouve les frères Lee (Billy et Jimmy) qui partent cette fois venger Marian, lâchement assassiné par le gang des Shadow Warriors. Bien énervés, nos 2 frères vont aller faire la peau au chef de ce gang, assez mystique qui semble sortir tout droit d’une épisode de Hokuto no Ken.
Bref, le scénario n’a aucun intérêt, par contre je note un bémol qui réside dans l’ambiance générale. Si le premier Double Dragon nous plongeait dans une ambiance très urbaine avec ses voyous à profusions, ici on voyage plus.
Aussi, le jeu baigne plus dans une atmosphère surnaturelle. Certes, cela amène un vent frais au jeu de Technos, mais l’éloigne de son côté Street Fight si caractéristique…
Trois niveaux de difficultés sont proposés, sachant que le niveau Practice n’a que peu d’intérêt car il s’achève au 3e niveau, et que le niveau Supreme Master est bien balèze mais vous permettra d’avoir accès au true last boss mais seulement à 2 joueurs.
Le mode normal, appelé ici le mode Warrior permet toutefois de parcourir tout le jeu, qui compte 9 stages.
Le titre de Technos Japan se joue avec les 2 boutons de la NES. Le bouton B permet de frapper les ennemis se trouvant à votre gauche et le bouton A permet de frapper les ennemis se trouvant à votre droite.
En appuyant sur les 2 boutons simultanément, vous pourrez sauter.
Double Dragon II amena dans sa besace de nouveaux coups spéciaux : un coup de pied en hélicoptère très pratique pour faire le ménage, un puissant uppercut, des choppes (comme dans le premier) et surtout un coup de genou sauté qui s’avère être le coup ultime du jeu, propulsant vos ennemis à l’autre bout de l’écran ou dans le vide.
Néanmoins, réaliser ses coups spéciaux n’est pas chose simple avec les 2 pauvres boutons de la NES. Il vous faudra sérieusement dompter le bestiau pour en profiter.
En ce qui concerne la progression, ce Double Dragon II sur NES amène plus de variétés par rapport à son aîné en arcade. Déjà l’action ne se déroule plus uniquement sur un plan en vue plongeante, mais sur 2 plans. La vue plongeante est maintenue, mais une nouvelle vue sur un plan (à la manière d’un Super Mario) fait son apparition.
Cela a pour effet d’implémenter plus de passages plateformes dans ce jeu. Des passages qui s’avèrent assez horripilants par séquences…
Le titre a aussi gagné en variété en termes de décor. Fini le côté “plan-séquence” du premier épisode, ici nos frères Lee voyagent un peu. L’une des séquences mémorables du jeu survient au 3e niveau, celui de l’hélicoptère et sa porte mal fermée qui aspire les ennemis s’y trouvant à proximité mais aussi nous-mêmes !
L’action ne se déroule plus dans la rue donc, mais aussi dans une forêt ou un manoir rappelant de loin un célèbre château d’un vampire de Konami…
Au niveau du bestiaire, on retrouve ici les Abobos du premier, avec un petit nouveau bien balèze : Schwarzy. Sinon, dans l’ensemble le bestiaire n’est pas spécialement fourni.
Les sprites tout comme les décors sont jolis pour de la NES, le titre assurait bien à ce niveau tout comme l’aspect sonore toujours aussi soignée et signée par le compositeur attitré de la série Kazunaka Yamane.
L’absence de sauvegarde ou de mot de passe assure une durée de vie intéressante basée comme beaucoup de jeux de son époque par l’apprentissage par l’échec. Les 3 derniers niveaux sont particulièrement ardus !
Enfin, impossible d’évoquer Double Dragon II sur NES sans parler du jeu à 2 toujours aussi fun.
J’avais reproché au premier Double Dragon en arcade ses ralentissements, et sa jouabilité bien rigide. Dans ce second épisode sur NES, ce n’est pas le cas. Double Dragon II: The Revenge a franchement bien résisté à l’épreuve du temps, les contrôles répondent bien, la gestion des hitboxes est très convaincante, et le jeu plus de 30 ans plus tard s’avère toujours fun, surtout à 2 joueurs.
Les seules ombres au tableau viennent de cette ambiance un peu mystique vers la fin que l’on peut trouver assez incongru, du fait que l’on doit jouer et arriver à 2 pour se faire le vrai dernier boss et surtout certains passages plateformes mal calibrés.
Autant le premier Double Dragon m’avait laisser de marbre, autant j’ai trouvé cette suite chouette à faire. On peut parler d’un classique de la 8 bits de Nintendo.
Fiche technique:
Titre: DOUBLE DRAGON II: THE REVENGE
Développeur: TECHNOS JAPAN CORP.
Editeur: TECHNOS JAPAN CORP.
Genre: BEAT THEM UP
Année: 1989
Autres supports: ARCADE, Amiga, Amstrad CPC, Atari ST, Commodore 64, MS-DOS, MSX, Windows, ZX Spectrum, Mega Drive, PC Engine(Super CD-ROM²), PlayStation 4, Ouya, Game Boy, iOS, Android, XBOX 360, SWITCH
Nombre de joueur(s): 2
Localisation:
NOTE PRESSE (Player One 003 – Novembre 1990)
Screenshots:
Bonus:
La publicité américaine du jeu, qui représente la quintessence du kitch absolu des années 1980.