Florence : dans les pas de Botticelli, une promenade de toute beauté


C’est à Florence que le peintre est né à une date incertaine, entre mars 1444 et mars 1445, et qu’il est mort en 1510, dans la maison où il travailla toute sa vie, à quelques voyages près à Pise et à Rome. Dans la cité toscane, à environ vingt ans, ce fils d’un tanneur modeste et frère d’un orfèvre, commence à peindre dans les ateliers de l’artiste Fra Filippo Lippi, puis d’Andrea del Verrocchio – comme un certain Léonard de Vinci. Botticelli (soit littéralement « le petit tonneau ») peaufine son art.

Par la suite, toujours à Florence, il fonde son atelier et reçoit ses premières commandes… Protégé des Médicis, l’artiste honore ses commanditaires de chefs-d’œuvre dont beaucoup sont aujourd’hui à admirer dans plusieurs sites de la capitale toscane. Suivez-nous, nous vous ouvrons la voie vers ces merveilles de la Renaissance !

Étape 1 : les quartiers de Santa Maria Novella et Ognissanti

L’église franciscaine d’Ognissanti

L’église franciscaine d’Ognissanti

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Rendez-vous pour démarrer via del Porcellana, jolie rue du centre historique de Florence, entre via della Scala et le Borgo Ognissanti. Le nom « del Porcellana » provient d’un personnage décrit dans le Décaméron de Boccace, nommé « la porcelaine ». D’après Giorgio Vasari, le premier biographe des grands artistes au temps de la Renaissance, c’est dans cette rue que Botticelli serait né. En son temps, les lieux se nomment via Nuova d’Ognissanti, et mènent directement au quartier des tanneurs, profession du père de Botticelli. Au début des années 1470, Botticelli, inscrit à la compagnie de Saint-Luc, une corporation d’artistes, ouvre sa propre bottega au rez-de-chaussée de la demeure paternelle. La période est très féconde. Pour s’en convaincre, gagnez l’église gothique de Santa Maria Novella que Botticelli a eu l’occasion de fréquenter.

La nef de l’église Santa Maria novella

La nef de l’église Santa Maria novella

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© Ian Dagnall / Alamy via hemis.fr

Édifiée aux XIIIe et XIVe siècles, sa façade remarquable est achevée par Léon Battista Alberti en 1470 à la demande des Rucellai, famille de riches marchands florentins. Vous admirerez à Santa Maria Novella une fresque de la Nativité peinte par Botticelli en 1476–1477. Dans un format demi-lune, Marie, en manteau bleu, et Joseph accueillent le divin enfant dans une étable. Pour rester dans le quartier, n’oubliez pas de passer par l’église d’Ognissanti pour rendre hommage au maître. C’est ici qu’en 1510, dans la plus grande discrétion et presque oublié de tous, Sandro Botticelli a été enterré.

Étape 2 : le musée des Offices, les chefs-d’œuvre de Botticelli

La Tribune des Offices, salle octogonale du musée présentant des œuvres

La Tribune des Offices, salle octogonale du musée présentant des œuvres

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© Photo Jon Arnold Images/ hemis.fr

La visite (sur réservation) est incontournable. Car on trouve au musée des Offices à Florence la plus belle réunion des chefs-d’œuvre de Botticelli. On mesure d’ailleurs ici les évolutions de l’artiste, depuis ses œuvres de jeunesse, telle La Vierge à la roseraie (1469–1470), laquelle est empreinte de la leçon de Filippo Lippi et de Verrocchio, à La Calomnie d’Apelle (1495). Accrochés salles 10–14, les tableaux du maître florentin frappent par leurs couleurs flamboyantes et les proportions des figures. Comment ne pas être ébloui par Le Printemps, Pallas et le Centaure et La Naissance de Vénus ? Pour la première fois dans la Renaissance italienne, un sujet profane est traité avec la dignité et les dimensions imposantes, jusqu’alors réservées aux thèmes religieux.

Sandro Botticelli, La Naissance de Vénus

Sandro Botticelli, La Naissance de Vénus, vers 1485

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Tempera sur toile • Coll. Galerie des Offices, Florence • © Artvee

Ces œuvres sont emblématiques du style néoplatonicien, en vogue à Florence dans la seconde moitié du XVe siècle, dans lequel Botticelli excelle. Il s’agit là de commandes des années 1480 pour Lorenzo di Pierfrancesco de Médicis, cousin de Laurent le Magnifique, banquier faisant la pluie et le beau temps à Florence, richissime mécène qui fut des premiers à reconnaître son talent. Faites-vous une bonne place parmi les visiteurs pour prendre le temps d’admirer les détails de La Naissance de Vénus, mettant en scène la déesse de l’amour pudiquement nue, émergée des flots de la mer, juchée sur une conque, la chevelure emportée par la brise de Zéphyr, doux dieu du vent. Icône de beauté par excellence, la Vénus de Botticelli est d’ailleurs sortie de son coquillage il y a peu pour devenir, le temps d’une campagne promotionnelle, l’ambassadrice du tourisme en Italie. Gare au syndrome de Stendhal qu’on peut facilement connaître à Florence !

Étape 3 : le Palais Pitti et sa galerie Palatine

Commencé au milieu du XVe siècle pour le banquier Luca Pitti, ce palais offre des dimensions démesurées, des façades et des intérieurs richement ornés. Devenus en 1549 propriété de la famille des Médicis, ces lieux furent le siège du grand-duché de Toscane… Ouvert au public depuis 1919 en tant que musée, le palais Pitti regorge de trésors ! Parmi les centaines d’œuvres de la Renaissance, on peut contempler ici une Vierge à l’Enfant et deux portraits de la main du maître Botticelli. Dans son Portrait de jeune femme (1485) de profil, certains critiques ont cru reconnaître Simonetta Vespucci, la bien-aimée de Julien de Médicis, morte prématurément à Florence. Un idéal de beauté « sans pareil » que d’aucuns pensent aussi être le modèle de La Naissance de Vénus des Offices.

À gauche : La salle de Jupiter, dans la galerie Palatine du Palazzo Pitti. À droite : Sandro Botticelli, « Vierge à l’Enfant et Saint Jean Baptiste »

À gauche : La salle de Jupiter, dans la galerie Palatine du Palazzo Pitti. À droite : Sandro Botticelli, « Vierge à l’Enfant et Saint Jean Baptiste », 1496-1498

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Huile sur toile • 134 x 92 cm • À gauche : Coll. Galerie Palatine, Palazzo Pitti, Florence / À droite : © Photo Scala, Florence / Courtesy Ministero Beni e Att. Culturali e del Turismo / © John Kellerman / Alamy via hemis.fr

Étape 4 : la villa médicéenne et le jardin de Castello

L’âme de Botticelli rayonne aussi autour de Florence. En 1483, le peintre participe à l’ambitieux programme décoratif initié par son mécène Laurent le Magnifique, la décoration de la villa di Spedaletto, près de Volterra, où l’homme d’État réunit la crème de la scène florentine. Imaginez : Le Pérugin, Domenico Ghirlandaio, Filippino Lippi et Botticelli. Mais ces fresques mythologiques ont disparu à la suite d’un incendie au XVIIe siècle… Aujourd’hui, les lieux ont été reconvertis en hôtel de charme où l’on peut passer la nuit.

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Les jardins de la Villa di Castello, près de Florence. Tribolo et Ammannati, « La Fontaine d’Hercule et Antée » (vers 1550)

Les jardins de la Villa di Castello, près de Florence. Tribolo et Ammannati, « La Fontaine d’Hercule et Antée » (vers 1550)

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© Alex Ramsay / Alamy via hemis.fr

Curieux et amateurs de nature, vous aurez sans doute envie de connaître la villa médicéenne de Castello, sur les collines de Florence, également appelée Villa Reale, l’une des plus anciennes résidences de campagne de la famille Médicis depuis 1477. C’est pour orner les murs de cette villa de Castello que Botticelli réalisa son fameux Printemps et sa Naissance de Vénus. Siège de la société savante de l’Accademia della Crusca, les lieux ne se visitent que lors d’événements ponctuels. Mais les jardins, conçus par Cosme Ier en 1538, sont ouverts à la déambulation du public. Entre les cyprès, les agrumes et les grottes… Vous marchez littéralement dans les pas de Botticelli !

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Villa Médicéenne de Castello

Rejoindre la belle Florence depuis Paris est simple. En avion, jusqu’à Florence ou Pise ou en train au départ de Paris Gare de Lyon (correspondances à Turin ou Milan).

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