TRIBUNE – L’Histoire est une passion française qui a toujours suscité des querelles. Mais en ouvrant la boîte de Pandore de nos divisions nationales, Emmanuel Macron a commis une erreur, estime l’écrivain.
De la trop intelligente et très soporifique conférence de presse d’Emmanuel Macron, ce que j’ai retenu, c’est la candeur. Semblable à un brillant président de conseil d’administration dédaigneux des somnolences, il a révélé une étonnante fraîcheur: celle d’un jeune homme éternel, boy-scout toujours prêt, des étincelles dans les yeux, qui brille de tous les feux de l’intelligence, mais auquel la vie n’a pas encore appris le bon sens. C’est particulièrement criant quand il s’aventure dans la question de l’Histoire. Quelle ingénuité dans son idéalisme, quel platonisme dans son approche, mais quelle faille dans sa réflexion. La faille des bons élèves – et Macron est un cador – qui est de croire dur comme fer à ce que disent les professeurs, de croire que la vérité sort de leur bouche, sans exercer cet esprit critique que donnent l’expérience et l’intuition de la vie.
Cette foi naïve dont il a fait preuve, presque touchante, dans les travaux des historiens, dans une vérité qui se dégagerait de…