C’est une découverte somptueuse qui vient d’être révélée. Cachés sous deux millénaires de saleté, de suie et de fientes d’oiseaux, douze reliefs célestes aux couleurs éclatantes et aux détails exceptionnels ont été mis au jour dans un ancien temple égyptien, où des restaurateurs s’activent depuis cinq ans. Ces œuvres décoraient le plafond de la salle hypostyle du temple d’Esna, érigé il y a environ 2 200 ans à soixante kilomètres au sud de Louxor, au bord de la rive ouest du Nil, où il fut utilisé durant quatre siècles…
Dévoilés par une équipe de scientifiques de l’Université allemande de Tübingen, en collaboration avec le ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités, ces précieux reliefs représentent sur fond bleu les douze signes du zodiaque babylonien – on y admire, entre autres, un grand Scorpion à l’anatomie détaillée et un Sagittaire, sous la forme d’un centaure égyptien bandant son arc – ainsi que des étoiles, des constellations, cinq planètes de notre Système solaire et de splendides animaux fantastiques, dont des serpents ailés.
« Ces représentations sont très rares dans les temples égyptiens », précise l’égyptologue Christian Leitz, de l’Université de Tübingen. En effet, le zodiaque faisait à l’origine partie de l’astronomie babylonienne et n’est apparu au pays des pharaons qu’à l’époque ptolémaïque, entre 304 et 30 avant J.-C. De fait, seuls deux autres temples conservés de l’Égypte ancienne en comportent, le plus célèbre restant Dendérah et son fameux bas-relief circulaire, découvert en 1799 par un général aux ordres de Napoléon Bonaparte.