Avenir de Casino – Quel est l’état du groupe et que prévoit de faire la nouvelle équipe ? – Pêche et aquaculture


Le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky devrait prendre la barre du distributeur Casino début 2024. Il ne sera toutefois pas encore au bout du chemin car la lutte contre le désendettement du groupe a laissé l’activité commerciale exsangue et Casino est appelé à beaucoup évoluer.

Client, quand reviendras-tu ? Ceux qui ont planché sur le dossier du distributeur d’origine stéphanoise ces derniers mois partagent un double constat : d’un côté, le groupe détient des enseignes aimées des Français, comme Casino, Franprix, Monoprix ou Naturalia, et de beaux emplacements, l’une des clés dans le monde très concurrentiel du commerce.

Mais l’un des autres fondamentaux, le prix, est « hors marché » et les derniers résultats financiers du groupe mettent en exergue un impressionnant recul des ventes dans les hyper et supermarchés au deuxième trimestre 2023, respectivement – 17 % et – 14 %. Une performance d’autant plus catastrophique que l’inflation alimentaire, à deux chiffres durant cette période, gonfle mécaniquement les ventes des commerçants…

Le groupe avait annoncé en début d’année baisser ses prix de 5 à 10 %, après les avoir tant laissés grimper en 2022 que le média spécialisé du secteur, LSA, y voyait le fruit d’« errements managériaux ». Or en période de forte inflation, le prix est plus que jamais un critère d’achat déterminant. Autre donnée vertigineuse : Casino a averti vendredi que l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) en France devrait tomber à 214 millions d’euros… La moitié de ce qu’il prévoyait il y a à peine un mois, le 26 juin. Et les liquidités disponibles devraient passer de 2,1 milliards d’euros fin 2022 à moins de 600 millions fin 2023.

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Interrogations des fournisseurs

Après le prix et la localisation, le troisième pilier de l’activité commerciale est l’offre, c’est-à-dire ce que les magasins vendent. Or, la rapidité avec laquelle l’activité de Casino brûle de l’argent a inquiété certains de ses fournisseurs de l’agro-industrie. Pourraient-ils ne pas être payés ? « On a eu des interrogations de certains fournisseurs », a reconnu le 18 juillet auprès de quelques médias dont l’AFP la directrice générale des Enseignes Casino, Magali Daubinet-Salen.

De sources concordantes, des agro-industriels ont fait remonter des questionnements à leur fédération professionnelle, l’Ania. Une réunion a été organisée le 11 juillet après-midi, entre une soixantaine de ces fournisseurs, PME ou multinationales, et des représentants de la direction du distributeur, qui se sont voulus rassurants. « À l’heure actuelle, le paiement n’est pas plus tardif que d’habitude », a expliqué à l’AFP un industriel ayant participé à l’échange, précisant qu’« historiquement, les conditions de paiement avec Casino ont toujours été difficiles ». Selon Magali Daubinet-Salen, il y a « peut-être un petit (fournisseur) en Bretagne qui a arrêté de nous fournir, mais c’est tout ».

L’objectif des repreneurs sera de vite rassurer : « Le temps est essentiel, il faut passer un message fort à tout l’écosystème et notamment les fournisseurs et les assureurs crédit », qui protègent les entreprises contre les impayés, déclarait Daniel Kretinsky mi-juillet aux Échos.

Cessions et relance au programme

Apurer les dettes de Casino ne suffira pas : il faudra « rapidement cesser la combustion d’argent par les hypermarchés, et probablement également par les supermarchés », a expliqué le milliardaire dans l’édition tchèque du magazine Forbes. Selon le premier syndicat du groupe, Force ouvrière, Daniel Kretinsky prévoit de « passer un grand nombre de magasins en franchise », modèle dans lequel la majorité des coûts est externalisée. Cet aspect du plan n’est « pas satisfaisant » et devra « être accompagné socialement », a averti FO, qui a rencontré trois fois les équipes du milliardaire.

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Casino va en outre être amputé de plus des trois quarts de ses salariés s’il vend comme prévu par Daniel Kretinsky ses activités en Amérique latine. En effet, plus de la moitié des 200 000 salariés du groupe travaillent au Brésil, 17 % en Colombie, 5 % en Argentine et Uruguay – contre actuellement 50 000 en France.

Le plan prévoit aussi la cession d’actifs immobiliers pour 567 millions d’euros d’ici 2028. Les parts de marché françaises des différentes enseignes du groupe (1,5 % pour Monoprix, 1,4 % pour les supermarchés Casino, 1,4 % pour les hyper, 1,1 % pour Franprix, 0,6 % pour la proximité, selon le dernier pointage de Kantar) apparaissent bien faibles à l’heure où les grands groupes du secteur semble lancés dans une course à la taille.

La direction actuelle met toutefois l’accent sur la force relative du groupe dans certaines régions (Île-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Auvergne-Rhône-Alpes), où le pouvoir d’achat est en moyenne plus élevé.



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