La nuit du 31 octobre au 1er novembre n’a pas été de tous repos pour cette galerie d’art néerlandaise. Des voleurs munis d’explosifs lourds ont fait sauter la porte de la MPV Gallery située à Oisterwijk, dans le sud des Pays-Bas, afin d’y dérober quatre sérigraphies du maître du pop art Andy Warhol (1928–1987) appartenant à sa fameuse série « Reigning Queens » (1985), qui représente les quatre reines au pouvoir dans le monde à l’époque.
S’ils ont bien emporté les portraits de la reine Elizabeth II d’Angleterre (1926–2022) et de la reine Margrethe II de Danemark (née en 1940), les malfaiteurs ont finalement abandonné les deux œuvres restantes – figurant la reine Ntfombi Twala du Swaziland (née vers 1950) et la reine Beatrix des Pays-Bas (née en 1938) – sur le trottoir. Probablement parce que les quatre ne rentraient pas dans leur voiture, avance le média néerlandais NOS…
Un cambriolage explosif
La méthode radicale des cambrioleurs n’a pas manqué d’étonner la police et les médias. « La porte d’entrée de la galerie a été soufflée et il y a du verre tout autour du bâtiment. Les fenêtres du reste de la rue sont également brisées, » décrit le média NOS. « Ce n’est pas courant pour les vols d’œuvres d’art », a déclaré à l’AFP le détective local Arthur Brand.
Bien qu’existant en plusieurs exemplaires dans le monde, ces sérigraphies « valent une somme d’argent considérable », a déploré le propriétaire de la galerie, Mark Peet Visser, qui les y entreposait en attendant de les vendre à la foire PAN Amsterdam, prévue du 24 novembre au 1er décembre.
Des portraits royaux dont la cote a bondi depuis la mort d’Elizabeth II
Lors d’une vente en ligne organisée par Sotheby’s en 2022, six jours après le décès d’Elizabeth II, deux autres exemplaires du portrait par Warhol de la monarque britannique, issus de l’« édition royale » de la série (30 portraits avec adjonction de verre pilé pour un effet « poussière de diamant », dont quatre ont été acquis par la famille royale britannique), s’étaient en effet vendus chacun entre 630 000 et 650 000 euros environ – soit un bond de 639 % de leur valeur par rapport à 2017, et de 4 800 % par rapport à 2005. Une montée en flèche que n’ignoraient sans doute pas les voleurs d’Oisterwijk…