On le sait, les créateurs de mode aiment depuis longtemps puiser l’inspiration dans les musées ou chez les artistes. Entre collections capsules et collaborations stylées, le choix est aussi vaste que varié : graffiti, bande dessinée, compositions expressionnistes, motifs floraux…
La saison automne-hiver prend des allures surréalistes chez Zara. La marque Mes Demoiselles entretient la mémoire de Jean-Michel Basquiat. Louis Vuitton a sollicité cinq noms de la scène contemporaine. Frida Kahlo inspire encore et toujours Antoine & Lili. Sessùn ne cesse de mettre ses artisans favoris en avant. Dior porte Niki de Saint Phalle à la main ou en bandoulière. Vive les tenues arty qui permettent d’affronter la fraîcheur inattendue du mois de septembre avec élégance et confiance.
Zara célèbre Magritte
Cette année coïncide avec le centenaire du surréalisme. Le Centre Pompidou n’est pas le seul à fêter l’événement. La marque Zara se joint aux célébrations en mettant en avant le Belge René Magritte. Dans la catégorie t-shirts, les tableaux Le Beau monde (1962) et La Grande Famille (1963) se détachent respectivement sur des fonds blanc et gris unis, alors que Le Coup au cœur (1952), qui figure une rose armée d’un poignard, imprime des tissus entiers. Quant aux toiles Le Seize Septembre (1956) et Architecture au clair de lune (1956), elles épousent les proportions d’élégantes robes longues. Cette collection sera disponible jusqu’à épuisement des stocks.
Mes Demoiselles immortalisent Basquiat
L’actrice américaine Sarah Jessica Parker, connue pour son rôle principal dans la série Sex and the City, raffole de cette griffe féminine aux accents chic et bohèmes, lancée à Paris en 2006 par la créatrice Anita Radovanovic. Son nom, Mes Demoiselles, résonne comme la promesse d’une jeunesse éternelle, un peu comme celle que connaît Jean-Michel Basquiat, disparu en 1988, à l’âge de 27 ans. C’est lui qui a inspiré à la marque les imprimés graphiques de sa collection automne-hiver, présents sur différents modèles, chacun baptisé, à une lettre près, du nom d’un artiste célèbre. À la blouse « Masquiat » répondent les robes « Maughin », « Micasso » et « Mali », subtils clins d’œil, semble-t-il, à Gauguin, Picasso et Dalí qui commencent par la lettre « m » de Mes Demoiselles. Un détournement réussi.
De la BD et de l’illustration pour Louis Vuitton
Depuis 1987, Louis Vuitton demande à des artistes contemporains de revisiter ses emblématiques carrés de soie. Cette année, la maison française présente les LV Art Silk Squares, en collaboration avec cinq nouvelles signatures – le collectif allemand eBoy, le duo franco-hispano-japonais Icinori, l’illustrateur italien Lorenzo Mattotti, l’auteur de bandes dessinées français Nicolas de Crécy, et le Suisse Thomas Ott –, toutes exhortées à explorer le thème de la fleur. Cette collection exclusive est le fruit d’un harmonieux dialogue entre ces cinq noms, les ateliers parisiens et les artisans italiens de la marque de luxe.
Antoine & Lili vibre aux couleurs de Frida Kahlo
Créée à Montmartre il y a trente ans par un groupe d’amis globe-trotteurs passionnés, la maison Antoine & Lili conjugue le savoir-faire français avec une profonde envie d’ailleurs. Chacune de ses collections est pensée comme une invitation au voyage. Cet automne, direction l’Amérique latine, entre autres… Et pour cause ! Comment ne pas penser à Frida Kahlo face à l’imprimé floral jaune et orange sur fond rouge, décliné en robe, en jupe et en blouse sous le nom de « Frida » (tout court) ? L’artiste mexicaine, souvent associée au surréalisme, portait fièrement les vêtements traditionnels de son pays, ornant ses coiffes de fleurs fraîchement cueillies dans son jardin.
Dior honore (encore !) Niki de Saint Phalle
Les liens entre Niki de Saint Phalle et Dior sont profonds. En 1954, la mannequin et plasticienne pose pour ce haut lieu de la mode devant l’objectif du photographe Henry Clarke. En 1965, elle se lit d’amitié avec Marc Bohan, devenu le directeur artistique de la marque. Près de 40 ans plus tard, le défilé printemps/été imaginé par Maria Grazia Chiuri lui rend ouvertement hommage. En janvier, la maison de haute couture lançait une collection capsule de sacs, axée sur le zodiaque et plus particulièrement le signe du dragon. Des motifs empruntés à l’artiste habillent les modèles « Lady Dior » et « Dior Book ». On adore !
Dix ans et dix artisans chez Sessùn
Sessùn est l’œuvre d’Emma François, une ancienne étudiante en anthropologie économique dont le mémoire portait – signe avant-coureur ? – sur l’artisanat. La créatrice de mode avait tout pour devenir archéologue mais, en 1996, le sort en a voulu autrement. « Beaucoup d’artistes nous inspirent mais nous en faisons une synthèse créative dans nos collections », dixit une représentante de la marque connue pour organiser régulièrement des expositions dans ses flagships parisiens et marseillais. La dernière en date réunit dix artistes et artisans d’horizons variés (Simone Loo, Astérisque, Lisa Allegra, Guylène Galantine, Atelier Sao, Elsa Noyons, Annabelle Jouot), tous conviés à revisiter en bois, en verre, en céramique le sac « Divine » qui existe depuis une décennie. Leurs œuvres seront présentées à Madrid en septembre puis, dès le 10 octobre, au 11 rue Bachaumont, la toute nouvelle adresse parisienne de la griffe féminine.