À Nogent-sur-Seine, le destin tragique d’une sculpture de Camille Claudel


Sakountala : un nom énigmatique pour qui ne connaît pas la culture indienne. Sakountala, c’est aussi le titre de l’un des chefs-d’œuvre de Camille Claudel (1864–1943). Dans ce groupe exécuté en 1886, deux amants s’étreignent sans se toucher, s’embrassent sans se regarder…

Une vision de l’amour entre sublime et tragique, dont la sculptrice allait connaître l’amère expérience avec Auguste Rodin. « Sakountala est un fil conducteur dans la carrière de Camille Claudel », comme l’explique Cécile Bertran, directrice du musée de Nogent-sur-Seine. Mais avant de dérouler l’histoire de l’œuvre, il faut d’abord s’intéresser à son sujet…

Un texte indien qui passionne le public français

La Reconnaissance de Sakountala est un monument littéraire en Inde, pièce de théâtre écrite en sanskrit par Kâlidâsa entre les IVe et le Ve siècles et inspirée du Mahabharata, livre sacré de l’hindouisme. Le roi Dushyanta rencontre Sakountala, « la protégée des oiseaux », lors d’une partie de chasse. Le coup de foudre est immédiat, mais sur le retour, Dushyanta est condamné par une malédiction à oublier son amante. Pourtant, le souverain découvre bientôt l’anneau perdu de Sakountala et le couple se retrouve pour donner naissance à Bharata, fondateur de la nation indienne. Il faut attendre 1830 pour qu’en France le récit de Kâlidâsa soit traduit par le linguiste orientaliste Antoine-Léonard Chézy.

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