5 expos gratuites à voir en août 2024 partout en France


Le saviez-vous ? Si les Jeux olympiques se sont emparés de la France tout entière, l’Olympiade culturelle aussi ! Ouverte à tous les publics, cette très riche programmation d’expositions et d’événements se vit en majorité gratuitement. Jetez donc un œil à la carte interactive qui les recense : il y a forcément une activité près de chez vous.

Si vous n’en pouvez déjà plus des Jeux, cette sélection d’expositions pourra vous rendre le sourire. Car oui, l’actualité artistique se poursuit plus que jamais, preuve en est avec ces installations à découvrir en maillot de bain sur le lac d’Annecy, avec des chaussures de marche dans un vignoble du Vaucluse, ou encore à deux pas du jardin du Luxembourg à Paris. Alors, on bouge ?

1. À Paris, une folle installation lumineuse d’Olivier Ratsi

L’installation « La Chute d’Icare » d’Olivier Ratsi (2024) à la Galerie Bigaignon à Paris

L’installation « La Chute d’Icare » d’Olivier Ratsi (2024) à la Galerie Bigaignon à Paris

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Suspendus, 60 néons tourbillonnent dans l’espace. Ils arborent les couleurs des anneaux olympiques et s’élèvent jusqu’à cinq mètres au-dessus du sol, figés dans un superbe ballet de lumières… L’artiste Olivier Ratsi (né en 1972) a encore frappé ! Après sa spectaculaire exposition « Heureux soient les fêlés, car ils laisseront passer la lumière » présentée à la Gaité Lyrique en 2021, le Français investit l’espace plus modeste de la galerie Bigaignon avec une œuvre qui nous parle de la grâce de la chute d’Icare, du rêve d’un jeune homme qui voulait toucher le soleil, et qui petit à petit retombe au sol, léger, désillusionné, plus que jamais humain. Un clin d’œil aux Jeux olympiques, bien sûr, mais aussi, peut-être, aux athlètes qui repartiront déçus, le torse sans médaille, de cette grande célébration du sport.

2. Dans le Vaucluse, un vignoble pour David Nash

L’exposition « David Nash. Les Vénérables » au domaine Les Davids dans le Luberon

L’exposition « David Nash. Les Vénérables » au domaine Les Davids dans le Luberon

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© Domaine Les Davids, Les Estivales du Haut-Calavon

Il est venu travailler sur place. S’imprégner du chant des vignes, du luxe tranquille du domaine Les Davids, dynamique vignoble de Viens (Vaucluse) où l’on brunche, assiste à un concert, rencontre des écrivains, déguste le vin comme le pain fait sur place… Tombé sous le charme, le sculpteur et dessinateur britannique David Nash (né en 1945) montre désormais le résultat de sa résidence artistique dans la salle d’exposition du domaine – une suite de dessins d’arbres, comme des portraits des plus belles essences trouvées sur place – ainsi qu’en extérieur, le long de la promenade pensée par le paysagiste star Bas Smets, où l’artiste montre la sculpture-installation en roches couvertes de mousse qu’il a réalisée ici, dans un atelier de campagne aménagé pour l’occasion. Un joli rendez-vous, qui permet surtout une journée dans un endroit d’une élégance parfaite.

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David Nash – Les Vénérables

Du 15 juillet 2024 au 18 août 2024

estivaleshautcalavon.fr

3. À Paris, entrer dans un album de BD signé Sophie Darcq

Sophie Darcq, Extrait de la bande dessinée « Hanbok »

Sophie Darcq, Extrait de la bande dessinée « Hanbok », 2023

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Bande dessinée • © Sophie Darcq & L’Apocalypse / ADAGP, Paris 2024

Connaissez-vous l’ADAGP ? Cette société créée en 1953 est primordiale pour les artistes, puisqu’elle reçoit et redistribue les droits d’auteur perçus dans les domaines des arts graphiques et plastiques. Ses bureaux, installés à deux pas du jardin du Luxembourg à Paris, hébergent régulièrement des conférences et des expositions – dont, cet été, une mise en lumière du travail de l’autrice de BD Sophie Darcq (née en 1976). L’occasion est donc belle de découvrir à la fois l’institution (dont les bureaux sont sympathiques) mais aussi et surtout l’album Hanbok (éd. L’Apocalypse, 2023) de Sophie Darcq, dont les pages et les dessins en noir et blanc se déploient ici dans une jolie scénographie en partie textile. L’ouvrage raconte le voyage en Corée de l’autrice, suivant les traces de sa famille biologique… Une épopée délicate et sensible, visible donc gratuitement, mais sur réservation (à l’adresse [email protected]).

4. À Reims, vous reprendrez bien un peu de lait ?

Vue de l’exposition « MILK » au FRAC Champagne-Ardenne

Vue de l’exposition « MILK » au FRAC Champagne-Ardenne

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© FRAC Champagne-Ardenne / Photo Aurélien

Pas de bulles cette fois-ci mais bel et bien du lait, puisque le FRAC Champagne-Ardenne, installé à Reims, héberge une fascinante réunion d’objets et d’artistes contemporains (Miriam Cahn, Isabelle Krieg, Hanne Lippard…) autour du sujet. On y voit par exemple le fameux Bol-sein (1928) réalisé entre les murs de la Manufacture de Sèvres, récipient iconique, dont la légende raconte qu’il aurait été moulé sur le sein de Marie-Antoinette en personne… mais qui en réalité s’inspire d’une coupe à boire antique. Chez Jeanne Susplugas (née en 1974), le sein, là encore, se confond avec l’objet, cette fois-ci des biberons dessinés en haut d’une page et dont s’écoule un lait bienfaiteur, dans un questionnement plastique de l’allaitement nourricier, naturel ou industriel. Chez le photographe Jeff Wall (né en 1946), rien à voir : le lait apparaît dans une explosion, un homme, semble-t-il sans-abri, assis contre un mur, déchirant une brique de lait dans un mouvement quasi chorégraphique. Une mise en scène énigmatique, qui dit tout le potentiel esthétique, intime et politique du lait.

5. Au bord du lac d’Annecy, de nouvelles œuvres en plein air

Pedro Marzorati, Ciudad Silencio

Pedro Marzorati, Ciudad Silencio, 2022

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Métal, bois • 5 modules de 2,25 × 2,25 × 350 cm • Coll. ville d’Annecy • © Annecy Paysages 2024 / Photo Marc Domage

C’est un classique de l’été, mais pourquoi s’en passer : le festival d’art en plein air Annecy Paysages est de retour au bord du plus beau lac de France. Avec des installations rescapées des précédentes éditions (signées Jean Denant, Bob Verschueren, Will Beckers…) mais aussi trois œuvres nouvelles, dont les accueillantes cabanes de Pedro Marzorati (né en 1969). Bonne nouvelle, celles-ci ne se visitent qu’en maillot de bain puisqu’elles sont posées sur le lac : assis dans ces maisonnettes aux lignes minimalistes, chacun pourra regarder l’eau paisible… À moins qu’elle ne s’apprête à engloutir la construction, l’artiste formulant ici une discrète réflexion sur le réchauffement climatique et la montée des eaux. Une préoccupation qui se poursuit, encore sur le lac, avec les barques sur le point de couler de Mireille Fulpius et Sylvie Bourcy (nées en 1951 et en 1956). Extrêmement fines puisque seules leurs arêtes apparaissent, celles-ci évoquent aussi la prise de risque des migrants embarqués sur de frêles embarcations en Méditerranée. Autre nouveauté, les toiles peintes par Elsa Tomkowiak (née en 1981) et suspendues dans le Forum de Bonlieu, que l’on regarde le nez en l’air, séduit par les délicats dégradés de couleurs et les variations de la lumière…



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